Baromètre des politiciens chouchous: c’est la carneymanie!

La carneymanie s’est emparée des Québécois. Le nouveau premier ministre libéral du Canada a non seulement gagné la bataille électorale, mais aussi le cœur des citoyens, et trône en tête du palmarès des politiciens chouchous avec un des meilleurs scores jamais obtenus.

Six mois en politique, c’est une éternité, disait Robert Bourassa. Qui aurait pu prédire que le successeur de Justin Trudeau, parti dans la disgrâce, aurait un tel succès auprès des Québécois?

Avec 65% de bonne opinion, Marc Carney peut se targuer d’obtenir la deuxième meilleure note des 20 ans d’histoire du baromètre des personnalités politiques de la firme Léger.

Le seul qui ait déjà battu ce résultat, c’est François Legault et ses arcs-en-ciel à 72% au plus fort de la pandémie, alors que le monde était tétanisé devant la progression du virus et s’en remettait entièrement à ses dirigeants.

D’autres, comme Justin Trudeau après sa première élection et Denis Coderre dans ses beaux jours, ont déjà franchi la barre des 60% sans toutefois atteindre le résultat de Carney.

La passion est éphémère

Mais, avertissement au premier ministre canadien! La passion est éphémère. Tous ces politiciens ont vu leur cote d’amour chuter drastiquement depuis, ce qui fait dire au sondeur Jean-Marc Léger qu’une première place dans le palmarès «ne garantit pas demain».

Mais pour le moment, l’effet Carney se répercute sur les ministres libéraux, Mélanie Joly en tête. Dans le palmarès des 10 politiciens chouchous depuis belle lurette, cette dernière a aussi profité de son rôle de ministre des Affaires étrangères tenant tête à Donald Trump en pleine guerre tarifaire pour améliorer sa note.

Nommé au stratégique poste de ministre des Finances du Canada, François-Philippe Champagne voit aussi son étoile briller de plus belle. C’est la personnalité politique avec la hausse la plus marquée.

La prime Trump

Galvanisé par son élection comme chef des rouges du Québec et une marque libérale revampée, Pablo Rodriguez séduit de plus en plus de Québécois et fait officiellement son entrée dans le top 10. Encore peu connu, son rival dans la course au leadership, Charles Milliard, est aussi au nombre des politiciens dont la cote de popularité est en hausse.

Couronnée co-porte-parole de Québec solidaire à l’automne et nouvelle adversaire de François Legault à l’Assemblée nationale, Ruba Ghazal a aussi le vent dans les voiles. Mais pour l’heure, elle n’a pas encore l’aura de ses prédécesseurs Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, qui occupent toujours une place de choix dans le peloton de tête.

Malgré les ratés du système de santé, le ministre caquiste Christian Dubé est toujours adulé des Québécois, alors que Geneviève Guilbault a perdu un peu de sa superbe.

Notons que tous les hommes et femmes politiques profitent exceptionnellement cette année d’une prime Trump. Faire la guerre commerciale aux Américains tout en s’opposant aux menaces d’annexion du président des États-Unis est payant et fait gonfler la popularité de l’ensemble de la classe politique, qui jusque-là était pourtant sur une pente descendante.

Legault: d’adulé à mal-aimé

Le premier ministre François Legault n’a que faire de sa popularité et n’en fait plus une condition pour rester à la barre du navire de la CAQ en vue des prochaines élections, malgré la grogne envers son gouvernement. Grand bien lui fasse! Car cet ancien champion du baromètre des politiciens chouchous voit sa cote d’amour s’effondrer, au point où il trône désormais dans le trio des personnalités politiques les plus mal-aimées des Québécois. 

Un score catastrophique alors que l’année préélectorale qui s’amorce laisse présager le retour en force de la rivalité entre péquistes et libéraux. Dans ce palmarès des politiciens honnis, François Legault est accompagné des chefs conservateurs canadien et québécois, Pierre Poilievre et Éric Duhaime. 

Notons qu’aucun membre de ce trio n’a toutefois atteint le record de l’ex-ministre libéral Gaétan Barrette, qui avait atteint 65% d’opinion défavorable.