Bangladesh: discussions imminentes entre le chef du gouvernement provisoire et des partis politiques

AFP
Le chef du gouvernement provisoire au Bangladesh, Muhammad Yunus, rencontrera dimanche plusieurs partis, après de premières discussions la veille, alors que le pays est en pleine crise politique, a annoncé le responsable de son service de presse.
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Le prix Nobel de la paix, 84 ans, est à la tête de ce pays de 170 millions d'habitants depuis la chute de l'ex-première ministre Sheikh Hasina l'été dernier après une révolte étudiante.
Il a appelé les principaux partis à lui apporter son soutien en attendant la tenue d'élections, menaçant de démissionner s'il n'y parvenait pas.
Ces nouvelles discussions prévues dimanche interviennent au lendemain de premiers pourparlers entre M. Yunus et les principaux partis faisant pression sur son gouvernement, qui se sont tenus jusqu'à tard dans la soirée.
M. Yunus «rencontrera les dirigeants de plusieurs partis dimanche», a déclaré à l'AFP son chef de presse, Shafiqul Alam, sans préciser lesquels.
Il y a 54 partis politiques enregistrés au Bangladesh, sans compter la Ligue Awami de l'ex-dirigeante Hasina, désormais interdite.
Mamunul Haque, chef du parti islamiste Khelafat-e-Majlish, a déclaré qu'il participerait à ce nouveau cycle de discussions qui porteront sur «la crise actuelle», a-t-il indiqué. Zonayed Saki, du parti libéral Ganosamhati Andolon, a lui aussi confirmé sa présence.
Après une semaine de tensions au cours de laquelle des partis politiques rivaux ont manifesté à Dacca, le gouvernement par intérim du Bangladesh a prévenu samedi qu'il fallait maintenir l'unité pour «éviter le retour de l'autoritarisme».
M. Yunus, qui est revenu d'exil à la demande des manifestants, affirme qu'il a le devoir de mettre en œuvre des réformes démocratiques avant des élections qui devraient avoir lieu au plus tard en juin 2026.
Son gouvernement a en outre prévenu samedi qu'il avait été confronté à des «exigences déraisonnables, et à des déclarations délibérément provocatrices» qui ont «entravé d'une manière continuelle» son travail.
M. Yunus a menacé de démissionner, avaient affirmé jeudi des sources au sein de son bureau et un de ses alliés politiques.
Mais Wahiduddin Mahmud, à la tête du ministère des Finances et de la Planification, a souligné que M. Yunus ne démissionnerait pas dans un avenir proche.
Samedi, M. Yunus a notamment rencontré les dirigeants du puissant Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), donné favori des élections, et du Jamaat-e-Islami, le plus grand parti islamiste de ce pays à majorité musulmane. Ces deux partis ont manifesté contre le gouvernement.