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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Une balade sur le Saint-Laurent permet d’observer des scènes inusitées sur la rive asséchée de Montréal à Repentigny

Lynn et Robert se promenaient sur la berge nouvellement dégagée près de laquelle circulait le kayakiste Marc.
Lynn et Robert se promenaient sur la berge nouvellement dégagée près de laquelle circulait le kayakiste Marc. Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-09-26T23:00:00Z
2025-09-26T23:43:12Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Le niveau d’eau anormalement bas emprisonne des bateaux dans leur marina, mais la nouvelle rive asséchée a libéré un nouveau sentier de promenade qui attire les randonneurs et abrite même déjà un campement d’itinérants.

Le niveau du fleuve a atteint une «bassesse» record de 3,736 m le 18 septembre dernier, soit 71,3 cm de moins que la moyenne, selon le suivi hydrologique fluvial du ministère de l’Environnement du Québec à la station de Lanoraie (qui remonte jusqu’à 1989).

«J’ai eu la précaution de mettre mon bateau à l’ancre au large, avant qu’il se prenne au fond près du quai», se félicite Sébastien Migneault, qui a invité Le Journal à monter pour venir observer la situation dans Pointe-aux-Trembles et à Repentigny.

L'un des rares Québécois à pouvoir se vanter d’être un «résident du fleuve Saint-Laurent», M. Migneault vit dans son bateau à l’année, même l’hiver.

Sa résidence flottante mouille devant le parc Marcel-Léger.

Sébastien Migneault, qui vit sur son bateau au large de Pointe-aux-Trembles, a guidé notre chroniqueur.
Sébastien Migneault, qui vit sur son bateau au large de Pointe-aux-Trembles, a guidé notre chroniqueur. Photo Louis-Philippe Messier
Nouveaux sentiers

À bord d’une chaloupe, nous croisons plusieurs quais à sec, des rampes de mise à l’eau qui n’atteignent plus l’eau... ainsi que des promeneurs de bonne humeur.

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Ce quai à Repentigny n’a plus d’eau pour flotter…
Ce quai à Repentigny n’a plus d’eau pour flotter… Photo Louis-Philippe Messier

«Ça nous crée plein de nouveaux sentiers à marcher sur le bord de l’eau», se réjouit Lynn Burtney, qui se promène non loin de la plage de l’Est avec son conjoint, Robert Bigras.

Plusieurs kilomètres de berge «marchable» ont émergé.

«Les gens se passent le mot, et il y a des dizaines de randonneurs et de familles qui viennent se promener là: c’est une nouvelle destination et une nouvelle activité», commente M. Bigras.

Pierres assassines

Des corbeaux socialisent sur un îlot de pierres au large de l’île au Bois Blanc, non loin de Repentigny.

Ces pierres émergées ont pris par surprise un motomariniste imprudent qui est sorti de son chenal et qui a buté contre elles, en août, ce qui lui a presque coûté la vie, ainsi qu’à sa passagère.
Ces pierres émergées ont pris par surprise un motomariniste imprudent qui est sorti de son chenal et qui a buté contre elles, en août, ce qui lui a presque coûté la vie, ainsi qu’à sa passagère. Photo Louis-Philippe Messier

Un couple à motomarine s’est quasiment tué sur cet obstacle inopiné en pleine nuit, le 10 août.

Sur une nouvelle plage, non loin d’un conduit fluvial, des sans-abri ont érigé un campement de fortune de trois tentes.

Un campement de fortune occupe déjà la nouvelle plage dégagée par le niveau bas.
Un campement de fortune occupe déjà la nouvelle plage dégagée par le niveau bas. Photo Louis-Philippe Messier
Quais grinçants

Les quais de la marina de Repentigny reposent sur le sol, inclinés à environ 15%, et grincent désagréablement sous nos pas.

Le quai sans eau malcommodément incliné grinçait sous nos pas.
Le quai sans eau malcommodément incliné grinçait sous nos pas. Photo Louis-Philippe Messier

Plusieurs bateaux sont enlisés.

Ce bateau à la marina de Repentigny est légèrement incliné parce qu’il touche le fond.
Ce bateau à la marina de Repentigny est légèrement incliné parce qu’il touche le fond. Photo Louis-Philippe Messier

«C’est quand même la moins pire des marinas des environs, et je peux encore sortir mon petit bateau de pêche ici», confie Luc Hébert.

Luc Hébert avait juste assez d’eau pour son petit bateau de pêche.
Luc Hébert avait juste assez d’eau pour son petit bateau de pêche. Photo Louis-Philippe Messier

«Près de chez moi, à Saint-Sulpice, un ponton qui s’est retrouvé sur la terre à 50 m de l’eau... et il a fallu un tracteur pour le sortir de là», me raconte Terry Bélanger, un autre utilisateur de la marina.

Il a fallu un tracteur pour déprendre ce ponton près de L'Assomption…
Il a fallu un tracteur pour déprendre ce ponton près de L'Assomption… Photo fournie par Terry Bélanger

À moins d’une hausse du niveau de l'eau, d’autres propriétaires risquent de devoir recourir à la machinerie lourde pour extirper leurs embarcations enlisées avant les temps froids.

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