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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Avortement: des organismes réclament la fin du financement des groupes pro-vie

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Photo portrait de Catherine Bouchard

Catherine Bouchard

2022-09-24T04:00:00Z
2022-09-24T14:30:18Z
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Plusieurs organismes qui militent pour le droit à l’avortement somment le gouvernement fédéral de mettre fin au financement d'organisations de bienfaisance qui sont qualifiées «d’anti-choix». 

• À lire aussi: Grossesse non planifiée: un organisme dénoncé pour ses «pratiques douteuses»

• À lire aussi: L’avortement comme question de l’urne

Lundi, le Journal révélait que l’organisme Options Grossesse est dénoncé pour ses pratiques douteuses. Alors qu’il prétend faire de l’accompagnement pour les femmes vivants une grossesse non planifiée, l'organisme aurait plutôt des pratiques pro-vie selon plusieurs usagères qui ont rapporté y avoir été découragées d’opter pour l’avortement.

Selon la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), il existe environ 200 centres d’aide à la grossesse qui sont anti-choix au Canada, dont une vingtaine au Québec, incluant Options Grossesse. 

Plusieurs de ces centres reçoivent de l’aide gouvernementale puisqu’ils portent le titre d’organisme de bianfaisance, selon le site de l’Agence du revenu du Canada (ARC). C’est notamment le cas de Centre d’aide en crise de grossesse, qui a reçu plus de 217 000$ du fédéral pour l’année 2021. Pour sa part, Accueil Grossesse Birthright Drummondville a reçu 5000$ pour la même année. 

Action Canada pour la santé et les droits sexuels dénonce fortement ce soutien du gouvernement.

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«Il n’y a aucun financement fédéral qui devrait supporter des activités qui vont à l’encontre des droits humains des Canadiens, parce que le fédéral est le signataire de traités qui protègent nos droits humains et qui en établissent les standards», fait valoir la porte-parole, Frédérique Chabot.

La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada abonde dans le même sens.

«L’ARC n'est pas suffisamment conscient de l'influence sociopolitique plus large que certaines organisations caritatives cherchent à promouvoir», se désole la porte-parole, Galya Bravo.

Plusieurs de ces organisations sont également soutenues financièrement par des groupes religieux. 

Un renversement «inspirant»

La situation inquiète grandement les organisations «pro-choix», alors que le renversement de l'arrêt Roe contre Wade a donné un souffle énorme aux activités des pro-vie.

«C’est très inspirant pour eux», insiste Mme Chabot. 

Leur modus operandi est toujours très similaire : ils revêtent le statut d’organismes d’aide «qui camoufle le but ultime de ne pas se tourner vers l’avortement». Il devient difficile de prouver la mission ultime de ces organismes. 

«Ça m’inquiète beaucoup. Ce sont des démarches qui sont en place depuis longtemps [et dont les] efforts coordonnés se forment pour prendre d’assaut les institutions démocratiques. Ensuite, c’est utilisé pour imposer des politiques impopulaires», précise Mme Chabot, citant plusieurs exemples dans le monde dont les États-Unis.

Du financement depuis les États-Unis

Elle rapporte également qu’il y a beaucoup de connexions entre les mouvements canadiens et américains. Les tactiques sont échangées et ils ont des moyens de financement similaires pour avoir une plus grande emprise dans la communauté au Canada. Des organisations américaines participent également aux financements d’organisations similaires partout dans le monde, y compris ici.

«Il y a une nature transnationale pour le financement de plusieurs activités anti-choix», termine la porte-parole.

Au moment d’écrire ces lignes, l’ARC n’avait toujours pas répondu aux questions du Journal.

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