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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Avenir de TVA et de la télévision privée: Pierre Karl Péladeau lance un cri d’alarme

Pierre Karl Péladeau, lundi dernier, dans les nouveaux studios de «Salut Bonjour».
Pierre Karl Péladeau, lundi dernier, dans les nouveaux studios de «Salut Bonjour». Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Guillaume Picard

Guillaume Picard

2025-05-07T16:37:24Z
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Pierre Karl Péladeau a réitéré que l’avenir des chaînes privées comme TVA est menacé dans le contexte «de plus en plus précarisé, surtaxé et surréglementé» avec lequel les grands joueurs canadiens doivent composer.

Bien que les parts de marché de la chaîne la plus regardée au Québec croissent, les revenus publicitaires, quant à eux, «continuent de chuter», a rappelé mardi le président et chef de la direction de Québecor et de TVA devant les actionnaires du Groupe TVA.

La ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Christine Fréchette, était entourée lundi du président des Studios MELS, Patrick Jutras, et du président et chef de la direction de Québec, Pierre Karl Péladeau, lors d’une conférence de presse aux Studios MELS, à Montréal.
La ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Christine Fréchette, était entourée lundi du président des Studios MELS, Patrick Jutras, et du président et chef de la direction de Québec, Pierre Karl Péladeau, lors d’une conférence de presse aux Studios MELS, à Montréal. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Au même moment, a-t-il dénoncé, «la Société Radio-Canada», le plus important concurrent francophone de TVA, «bénéficie, elle, d’un soutien financier constamment bonifié et démesuré».

«Parce que bien qu’elle bénéficie d’un large financement public, elle se livre tout de même à une concurrence commerciale directe et déloyale avec les entreprises privées sur tous les plans: cotes d’écoute, acquisitions de contenus et de revenus publicitaires», a poursuivi l’homme d’affaires. «Est-il vraiment nécessaire de le rappeler: la publicité est la principale source de revenus des diffuseurs privés: elle devrait donc être retirée de toutes les plateformes de la société d’État, comme c’est déjà le cas pour sa radio.»

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M. Péladeau plaide pour une révision «en profondeur» du mandat du diffuseur public. Il parle d’un recentrage «afin qu’il soit complémentaire au secteur privé».

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Rappelons que Radio-Canada est soutenue financièrement par le gouvernement fédéral qui lui a versé environ 1,4 G$ en 2023-2024 pour son fonctionnement. En campagne électorale, le premier ministre Mark Carney a promis d’ajouter 150 M$ dans les coffres du diffuseur public.

La refonte du mandat de Radio-Canada est nécessaire, croit M. Péladeau, pour assurer la pérennité de notre écosystème médiatique et de nos productions originales.

«Avons-nous les moyens de voir supprimer des milliers d’emplois de toutes catégories, dont des artistes, des techniciens de régie, des auteurs, des réalisateurs, des musiciens, des animateurs, des journalistes, des décorateurs, des stylistes et tant d’autres métiers qui s’activent dans les productions de TVA», a indiqué M. Péladeau, soulignant par ailleurs l’«année somme toute difficile» de son entreprise, «marquée par les nombreux défis de l’industrie et par la mise en œuvre du plan de restructuration annoncé en novembre 2023».

La contribution des GAFAM

Pierre Karl Péladeau s’en prend par ailleurs aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui ne paient pas leur juste contribution à l’écosystème médiatique canadien. Il souligne notamment que les «gouvernements doivent impérativement interdire la déductibilité fiscale des dépenses publicitaires auprès des entreprises étrangères et, surtout, ajouter une déduction fiscale pour les investissements dans les entreprises médiatiques québécoises et canadiennes».

Il invite aussi les annonceurs canadiens à ne plus «investir massivement» dans les plateformes américaines.

Pierre Karl Péladeau cible particulièrement META, qui interdit la publication d’articles produits par les médias canadiens sur sa plateforme Facebook, tout en refusant de se conformer à la Loi sur les nouvelles en ligne, contrairement à Google.

Bonne retraite à deux pionnières

Devant les actionnaires de Québecor, M. Péladeau a par ailleurs souligné le départ de deux pionnières de l’information: la cheffe d’antenne Sophie Thibault, qui prendra sa retraite en juin, ainsi que la vice-présidente principale des secteurs «Journaux, Livres et Magazines», Lyne Robitaille, qui quittera ses fonctions le 14 mai.

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