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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Avec Martel, Bombardier a le vent dans les voiles

Le PDG de Bombardier, Éric Martel, en 2021.
Le PDG de Bombardier, Éric Martel, en 2021. Photo d’archives, Martin Alarie
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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2023-02-09T05:00:00Z
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Pas de doute que l’arrivée d’Éric Martel à la tête de Bombardier, le 6 avril 2020, est l’un des bons coups « financiers » des Beaudoin-Bombardier, les actionnaires de contrôle.  

Bombardier dévoile aujourd’hui ses résultats de l’année 2022, lesquels laissent présager un retour en force de la multinationale québécoise, devenue un leader mondial dans la conception et la fabrication d’avions d’affaires avec ses gammes Chalenger et Global.  

Depuis que Bombardier a vendu sa division ferroviaire de Bombardier Transport et liquidé la coûteuse C Series ainsi que plusieurs autres actifs, l’entreprise a le vent dans les ailes.  

Le cours de l’action explose 

Et cela a entraîné l’envolée de l’action en Bourse. En tenant compte du récent regroupement des actions (25 pour 1), le cours de l’action de Bombardier est passé de 10,13 $ (le 5 avril 2020) à 67 $ hier, en hausse de plus de 560 % en moins de trois ans.  

Cette valorisation boursière a permis aux actionnaires de la compagnie de s’enrichir sur papier de quelque 5,4 milliards de dollars.  

À eux seuls, les Bombardier (Janine, Claire, Huguette, J.R. André) et Laurent Beaudoin ont vu leur bloc de contrôle s’apprécier de quelque 640 millions de dollars depuis que l’ex-PDG d’Hydro-Québec, Éric Martel, a remplacé Alain Bellemare.  

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Durant son règne de cinq ans, Bellemare a été incapable de redresser la compagnie, à tel point qu’il a fallu procéder à son démantèlement pour sauver les meubles. 

Le signal des grands patrons

Dans ma chronique du 25 mai 2022 « Bombardier vole plutôt bas, mais pas de krach à l’horizon », j’avais tenté d’attirer l’attention des investisseurs sur le fait que l’action de Bombardier, à 28 $ pièce à ce moment-là, semblait être sur la déprime alors que la compagnie était en voie de redevenir rentable avec sa spécialité de fabricant d’avions d’affaires, dont le tout nouveau Global 8000, le plus rapide avion d’affaires au monde. 

Sur les 17 analystes boursiers qui suivaient le titre de Bombardier à cette période-là, 12 d’entre eux en recommandaient l’achat.  

Ils ne se sont pas trompés, l’action ayant plus que doublé depuis les neuf derniers mois. 

En outre, dans cette même chronique, j’en avais également profité pour attirer l’attention des investisseurs sur le fait qu’en mai 2022, les 11 hauts dirigeants de Bombardier s’étaient fait octroyer des blocs d’options et de bons de souscription au prix de levée de 29,75 $ (soit 1,19 $ l’action avec le regroupement de 25 pour 1).  

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Juste avec ces blocs d’options et de bons de souscription obtenus il y a à peine neuf mois, les hauts dirigeants de Bombardier ont engrangé à ce jour des gains sur papier de 18,5 millions de dollars. 

Avec de tels gains, Martel et son équipe de hauts dirigeants ont intérêt à ce que Bombardier continue de bien performer dans le lucratif marché des jets d’affaires.  

Le Québec en profite

Vu le marché de niche dans lequel évolue aujourd’hui Bombardier, bien des Québécois se demandent si le Québec sort gagnant de la restructuration de ce qu’il reste de ce fleuron québécois.  

La réponse, c’est oui !  

Selon un rapport de PwC (PricewaterhouseCoopers), Bombardier génère d’importantes retombées économiques au Canada, plus particulièrement au Québec. Les données portent sur l’année 2021.  

La contribution de Bombardier au PIB canadien s’élève à 5,7 milliards $, dont 4 milliards $ au Québec. Au chapitre des exportations québécoises d’aéronefs, Bombardier en a exporté pour une valeur globale de 5,1 milliards $ en 2021.  

Sur les 33 275 emplois directs et indirects soutenus au Canada par les activités de Bombardier, 21 460 proviennent du Québec. Cela comprend 7063 emplois directs de Bombardier au Québec.  

La masse salariale de Bombardier au Canada s’élevait en 2021 à 2,7 milliards, dont 1,8 milliard $ pour les employés au Québec.  

Sur les 1,1 milliard $ de revenus fiscaux générés par Bombardier à même sa masse salariale et les taxes payées par l’entreprise, un peu plus de 700 millions de dollars ont abouti dans les coffres du gouvernement du Québec.  

Le salaire moyen chez Bombardier est d’environ 70 % plus élevé que le salaire moyen au Québec, soit près de 90 000 $, à comparer à 52 920 $. 

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