Avec la guerre commerciale, cette entreprise de transformation du saumon tente de garder le cap avec de nouveaux partenariats québécois


Mathieu Boulay
Une entreprise québécoise de transformation de saumon répond aux turbulences économiques américaines en multipliant les partenariats avec des entreprises d’ici.
Fumoir Grizzly vient de conclure des ententes stratégiques avec la compagnie Sushi à la Maison et les sauces Firebarns.
«C’est notre ligne d’attaque pour répondre aux tarifs», mentionne la PDG de Fumoir Grizzly, Laura Boivin, au Journal.
Avec Sushi à la Maison, l’entreprise fondée en 1991 a créé un saumon fumé à l’érable de style steakhouse.
Puis, avec la collaboration de Firebarns et de ses produits, elle lance deux boîtes de prêts-à-manger pour concocter un tartare à la maison.
«Ce fut une belle collaboration dans les deux cas et ça fait des ventes pour toutes les entreprises impliquées, ajoute Mme Boivin. Les deux produits ont été conçus en collaboration avec notre chef à l’usine.
«J’aime ce type de partenariat parce qu’on sait avec qui on fait des affaires et on est sûrs de ce qu’on va avoir. J’ai une confiance aveugle envers les producteurs québécois.»

Ce ne seront possiblement pas les deux seules ententes que Fumoir Grizzly va conclure avec des entreprises du Québec. Mme Boivin mentionne qu’elle a plusieurs autres projets sur la table.
Une question de volume
Comme plusieurs entrepreneurs, Mme Boivin a réévalué sa chaîne d’approvisionnement en particulier pour le saumon de type sockeye.
Fumoir Grizzly importait annuellement une bonne quantité de ce type de poisson en provenance des États-Unis. Une donnée qui va changer pour les pêches de cette année.
«Nos prochaines productions vont venir du Canada, explique Laura Boivin. Pour le sockeye sauvage, on en a au Canada, mais les volumes ne sont pas toujours suffisants.
«Qu’on aime Donald Trump ou pas, du saumon sauvage, il n’y en a pas partout.»

Son plus gros défi est la valeur du dollar américain sur la scène internationale. Peu importe l’endroit sur le globe dans le domaine des pêcheries, les transactions se font en billets verts.
Même s’ils arrivent en provenance du Chili, les prix du coho et de la truite sont négociés en devise américaine.
«Les fluctuations du dollar américain ont une incidence directe sur nos coûts d’opération», ajoute l’entrepreneure d’une soixantaine d’années.
Par ailleurs, depuis le début de la guerre commerciale, les ventes de coho et de saumon de l’Atlantique ont explosé chez Fumoir Grizzly.
Frein à l’investissement
Basé à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, Fumoir Grizzly n’est pas frappé par les tarifs douaniers, mais ses dirigeants ressentent bien le climat d’incertitude politique et économique.
«C’est un frein à l’investissement, mentionne Mme Boivin. Je ne connais pas beaucoup d’entrepreneurs qui seraient prêts à se lancer dans un projet d’usine.
«On est en mode attente. Il faut prendre des risques calculés.»
La femme d’affaires est bien consciente que les consommateurs font des choix judicieux quand ils font leurs achats à l’épicerie.
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