Avec Carney, «ça va être les mêmes résultats» qu’avec Trudeau, dit Poilievre

Raphaël Pirro
Votez pour Mark Carney et vous aurez «les mêmes résultats» que pendant les dix dernières années sous Justin Trudeau, a lancé Pierre Poilievre à l’offensive, après l’assermentation du nouveau premier ministre et de son cabinet.
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«Mark Carney pense que les Canadiens sont stupides. Il pense que les libéraux vont pouvoir cacher leur véritable nature et faire oublier ce qu’ils ont fait pendant dix ans. Pourtant, c’est toujours la même équipe de libéraux, avec les mêmes programmes, les mêmes résultats, les mêmes promesses libérales après dix ans», a dit M. Poilievre en mêlée de presse à Ottawa.
Les conservateurs ont d’ailleurs souligné le chiffre de 87%: c’est le pourcentage de ministres assermentés vendredi qui étaient déjà ministres au sein du cabinet Trudeau. Cela représente trois nouveaux visages.
Il accuse d’ailleurs Mark Carney d’avoir été couronné par «l’establishment libéral» plutôt que d’être élu par les Canadiens, puisqu’il bénéficierait du soutien de plusieurs des plus proches conseillers de Justin Trudeau, comme Gerald Butts et Tom Pitfield.
En conférence de presse à Ottawa, le chef conservateur a dit que M. Carney avait «vendu» le Canada lorsqu’il a proposé à la banque d’investissement Brookfield – dont il était président – de déménager son siège social à New York «à peine six jours après que Donald Trump a menacé notre économie canadienne avec des tarifs».
Il s’en est pris aussi à Steven Guilbeault, le nouveau ministre de l’Identité canadienne qui n’est plus à l’Environnement et au Changement climatique.
«C’est un soi-disant – et je cite ses propres mots – socialiste, la gau-gauche du Plateau-Mont-Royal», a dit M. Poilievre.
M. Poilievre a par ailleurs critiqué l’élimination du poste de ministre aux Langues officielles, qui sera du ressort de M. Guilbeault sous l’Identité canadienne. C’est, dit-il, un «manque de respect pour le français».
Une «course vers la droite»
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a dénoncé ce qu’il a nommé une «course vers la droite», soit l’effort de recentrage que tentera de faire Mark Carney après neuf années sous Justin Trudeau.
«Il n’a pas de place pour les progressistes libéraux», a-t-il dit.
M. Singh a par ailleurs critiqué l’élimination d’un autre poste: celui de ministre du Travail. «Ça envoie le message qu’il [Mark Carney] n’est pas intéressé aux travailleurs».
Il s’en est aussi pris à la composition du cabinet de M. Carney, en ce qu’on n’y trouve pas suffisamment de «femmes», de «personnes diverses» ou de «personnes en situation de handicap».