Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Avatar: la voie de l’eau»: le grand retour de James Cameron

Une scène du film «Avatar: la voie de l'eau».
Une scène du film «Avatar: la voie de l'eau». Photo courtoisie / 20th Century Studios
Partager

Isabelle Hontebeyrie

2022-12-18T11:00:00Z
Partager

Le réalisateur canadien a mis 12 ans à préparer et à tourner Avatar: la voie de l’eau, second opus de l’une des franchises les plus ambitieuses du cinéma. Et comme pour Avatar, l’équipe de James Cameron a dû développer, non seulement l’univers narratif et visuel, mais aussi la technologie nécessaire. 

Avatar: la voie de l’eau a été un travail titanesque. En février 2010, James Cameron et le producteur Jon Landau ont décidé de tenir un mini sommet technologique avec les équipes d’«Avatar» afin d’examiner les éléments techniques du long métrage et d’identifier les points forts et les points faibles. «Je ne pense pas que La voie de l’eau aurait vu le jour si nous ne nous étions pas livrés à cet exercice», a indiqué le cinéaste qui, une fois la réunion terminée, a commencé à penser à la suite.

Des pages de notes

Dès que James Cameron se met au travail, il remplit des cahiers de notes. Au total, le réalisateur et producteur remplit 1500 pages contenant aussi des intrigues possibles. Et c’est à ce moment qu’il réalise qu’il lui faudra bien plus que deux films pour raconter l’histoire de Pandora, de Jake Sully (Sam Worthington) et de Neytiri (Zoe Saldana). Dans La voie de l’eau, le couple a désormais des enfants, Neteyam (James Flatters), Lo’ak (Britain Dalton), Tuk (Trinity Jo-Li Bliss) et Kiri (Sigourney Weaver), une adolescente adoptée.

Publicité

Mais les humains reviennent. Outre l’extraction de l’unobtainium, ils veulent également coloniser Pandora afin de s’y établir, la Terre étant sur le point de devenir inhabitable. Les Sully et la tribu des Omatikaya fuient en direction des montagnes afin de rejoindre les Metkayina, clan qui vit sur l’eau, dont les chefs Ronal (Kate Winslet) et Tonowari (Cliff Curtis) n’ont pas le choix de les aider. Mais cela n’empêche pas le colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) de les pourchasser.

Le temps passé à peaufiner l’histoire de ce volet et des subséquents a permis à l’équipe de La voie de l’eau de développer des outils technologiques indispensables à ce tournage, c'est-à-dire de trouver un moyen d’effectuer des captations de performance sous l’eau, une première dans l’histoire du cinéma. «La clé est de tourner véritablement sous l’eau, mais juste à la surface de manière à ce que les acteurs nagent correctement, sortent de l’eau correctement et plongent correctement. Et ça a l’air vrai parce que les mouvements étaient vrais et que l’émotion était vraie», de dire le cinéaste.

Un tournage exceptionnel

Stephen Lang est donc de retour en méchant – merci à une technologie faite de transfert d’ADN et de souvenirs – même si son personnage trépassait dans le volet précédent. Interrogé par l’Agence QMI sur sa préparation à cet Avatar: la voie de l’eau, l’acteur a indiqué que les mois précédents le premier tour de manivelle de James Cameron avaient été intense.

«C’était très physique. Il a fallu que je travaille ma flexibilité, mon énergie et ma force. J’ai fait beaucoup de parkour, beaucoup de tir à l’arc, beaucoup d’arts martiaux. Pour les combats, j’ai étudié les combats au couteau, au bâton et évidemment les armes automatiques. Il a fallu que je travaille également tout ce qui se passe dans l’eau, ce n’est un secret pour personne que cet “Avatar” se déroule dans des quantités phénoménales d’eau.»

Publicité

«Avec Jim Cameron et Avatar, on ne sait jamais quand débute le tournage ni même quand il finit, a dit Stephen Lang en riant lorsqu’on lui a demandé pendant combien de temps il s’était immergé dans le long métrage. À n’importe quel moment, Jim peut appeler en disant qu’il a besoin de nous.»

«Si mes souvenirs sont bons, le tournage a duré quelques années. Nous avons commencé le tournage en 2017 et notre préparation en 2015. Nous faisions des pauses avant de revenir et de recommencer. Les choses sont devenues vraiment sérieuses en 2017 jusqu’à 2019. L’emploi du temps était intense, je ne sais d’ailleurs plus combien de temps j’ai passé sur le plateau, entre 100 et 200 jours. J’avoue que j’ai perdu le compte. Je me présentais et je travaillais.»

La résurrection du cinéma en salle

Depuis l’utilisation de la technologie de captation de prestation – le «motion / performance capture» dont s’est servi Peter Jackson pour Le seigneur des anneaux, puis par Andy Serkis pour sa remarquable trilogie La planète des singes -, l’Académie des Oscars peine à reconnaître ce type de jeu comme un jeu d’acteur à part entière, snobant systématiquement les acteurs qui l’utilisent.

«La captation de prestation est une réalité de plus présente dans le cinéma aujourd’hui. La manière dont les gens vont s’adapter et dont elle va être reconnue est hors de notre contrôle. J’ai su, dès que j’ai vu le premier Avatar que la prestation de Zoe Saldana est l’une des plus impressionnantes de l’histoire du cinéma. La captation de prestation est une prestation à part entière. Je ne sais plus comment faire comprendre cela.»

Publicité

«C’est un jeu qui est très proche de celui d’une scène de théâtre en raison de son minimalisme. C’est une technologie qui nécessite la pleine utilisation de tous les outils à la disposition des acteurs. Est-ce plus difficile? Non. Jouer est simple au fond, mais c’est un art difficile», a souligné Stephen Lang.

Autre sujet sérieux, la fréquentation de salles de cinéma qui connaît, aux États-Unis et en Europe, une baisse marquée depuis la pandémie. Le premier Avatar avait non seulement créé une ruée vers la technologie 3D et augmenté les recettes au box-office, mais aussi fracassé tous les records, les cinéphiles se ruant dans les salles pour voir le long métrage. Avatar: la voie de l’eau pourra-t-il convaincre les foules de renouer avec les salles obscures?

«C’est difficile à dire, mais j’ai tendance à répondre “oui”. Il est complexe d’anticiper quelle sera la réponse du public. En raison de la nature du film, de son importance et des attentes des cinéphiles, je crois que La voie de l’eau est le long métrage parfait pour ramener les gens dans les cinémas et pour convaincre de nouveaux cinéphiles de se déplacer.»

«Je crois que le cinéma ne sera plus jamais pareil. Mais le cinéma évolue sans cesse. Si l’on compare ce qu’étaient les films des années 1930, ce qu’ils sont devenus dans les années 1960, on s’aperçoit que c’était radicalement différent, notamment en raison de la démocratisation de la télévision. Ce qui est important, c’est que le cinéma soit de retour. Il est impossible de transposer l’expérience cinématographique ailleurs que dans une salle – le grand écran, le fait d’être assis avec des étrangers et de communier devant un écran.»

  • Avatar: la voie de l’eau a pris l’affiche le 16 décembre.
Publicité
Publicité