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Culture

Avant Indéfendable, Julie Trépanier a travaillé 10 ans en anglais

Julien Faugere / TVA Publications
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Daniel Daignault

2024-01-22T11:00:00Z
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Les fidèles téléspectateurs de la quotidienne Indéfendable ont fait connaissance avec un nouveau personnage, une avocate énergique et déterminée incarnée par Julie Trépanier. Pour la comédienne, qui a passé 10 ans de sa vie à Vancouver et qu’on a pu voir, entre autres, dans la série dramatique Mégantic, ce rôle arrive à point dans sa carrière.

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Julie, ça fait déjà un moment que tu as obtenu ce rôle dans Indéfendable?
Oui, et c'est le fun parce que là, je peux en parler. C'est en février 2023 que j'ai fait mon audition, et j'ai commencé à tourner en juillet. C'était vraiment particulier, parce que l'audition a eu lieu dans le décor d'Indéfendable, avec les comédiens. Habituellement, ça se fait dans un studio ou dans un local, et si ça fonctionne, on te rappelle, mais là, c'était direct dans le décor de la salle de cour, avec Sébastien Delorme et Mathieu Baron. Ils ont été super généreux et gentils avec moi. C'était un contexte spécial, mais ça m'a beaucoup aidée, parce que je n'avais pas à imaginer les lieux, j'étais vraiment dedans. J'avais quatre scènes à faire, et le personnage de Kim était décrit comme étant one of the boys, ce que je suis dans la vie. J'ai deux grands frères, j'ai grandi avec des gars, et je suis allée à une ancienne école privée pour garçons, à Trois-Rivières, qui a été ouverte à la mixité un an ou deux avant que j'arrive. Dans ma classe, au secondaire, on était seulement quatre ou cinq filles. Alors pour moi, c'est normal d'être one of the boys, c'est facile d'aller là-dedans. Bref, j'étais contente de ce que j'avais fait, de ce que j'avais présenté, et je dirais que j'ai été chanceuse qu'il y ait beaucoup de points communs entre mon énergie et celle du personnage.

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Justement, peux-tu m'en parler?
Kim Nolin a été stagiaire au bureau de Me Lapointe (Michel Laperrière) il y a huit ans. Elle connaît donc André, de même que Léo (Sébastien Delorme), et ils ont un rapport d'amitié. Après son stage, elle est tombée amoureuse d'un avocat qui pratiquait à Sherbrooke et elle l'a suivi là-bas. Elle a donc pratiqué en Estrie, mais quand son chum l'a trompée, elle a voulu revenir à Montréal. Elle a une bonne réputation et se trouve un emploit quand deux parents sont accusés de maltraitance. Comme ils ne peuvent être représentés par le même avocat, Léo va représenter le père (Benoît Brière), et Kim représentera la mère (Ingrid Falaise). Léo et Kim sont contents de se retrouver, cependant, ils sont l'un contre l'autre dans cette affaire. Ils sont assis du même côté de la défense, mais il y a une compétition féroce entre eux, même s'ils sont amis. Puisqu'elle se cherchait un bureau à Montréal, Léo et André, qui sont des amis de longue date, vont lui faire une petite place au cabinet.

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As-tu trouvé difficile de tourner sur une quotidienne, avec tout le travail que ça implique?
Non, car j'ai tourné de juillet à novembre. Peut-être que ce serait différent si j’avais travaillé de mars à novembre. J’aime la structure que ça apporte dans ma vie, parce que je sais chaque semaine combien de jours je vais tourner et combien de scènes je vais avoir à jouer. Ça faisait longtemps que j’attendais d’avoir quelque chose d’un peu plus stable ou constant, comme n’importe quel artiste. Il y a beaucoup de belles choses dans ce projet-là, et je dois dire que j’adore l’équipe. Il y a comme une réputation au sujet des quotidiennes, à savoir que c’est stressant et qu’on tourne rapidement. Je m’attendais à ça, mais c’est tellement loin de ce que je m’étais imaginé... Tout le monde s’entend bien, ce n’est pas juste de la camaraderie, c’est de l’amitié. C’est vraiment agréable d’être sur ce plateau. Sur plusieurs plans, je pense que ce projet va changer des choses pour moi. Pour les personnes de ma génération, à moins d’avoir de l’aide ou un héritage, l’accès à la propriété est pratiquement rendu impossible. Là, j’entrevois que je pourrai peut-être m’acheter quelque chose. C’est un soulagement.

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Tu connaissais quelqu’un sur Indéfendable?
Non, personne!

Ton parcours est particulier, parce que tu as beaucoup travaillé en anglais, tant au théâtre qu’à la télé et au cinéma...
Oui, rien ne me prédestinait à jouer en anglais ou à apprendre cette langue, mais c’est arrivé comme ça. Mes parents sont francophones, je suis née à Saint-Jérôme et j’ai fait mes études secondaires à TroisRivières. Quand j’étais en cinquième secondaire, ma mère a été transférée en Colombie-Britannique pour son travail. J’ai fini mon secondaire et je suis allée la retrouver à Vancouver. J’avais 17 ans. Comme ils n’ont pas de cégep là-bas, j’ai fait ma 12e année en immersion française, parce que je ne parlais pas trop anglais, et je suis ensuite allée à l’université en anglais. C’est comme ça que j’ai appris la langue et que je suis devenue parfaitement bilingue.

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

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Qu’as-tu fait après tes études à l’université?
Depuis toujours, mon rêve était d’intégrer l’École nationale de théâtre du Canada, à Montréal. Je savais depuis l’âge de 10 ans que je voulais faire ce métier. J’ai appris que, pour la section anglophone de l’École, ils allaient faire passer des auditions aux jeunes dans les grandes villes canadiennes. C’était plus simple pour moi, parce que sinon j’aurais eu à faire plusieurs allers-retours Vancouver-Montréal pour passer mes auditions en français. J’ai décidé de me présenter, en étant sûre que je ne serais pas prise, parce qu’ils en choisissent seulement 12 au pays. Je me disais que ça me donnerait une idée du stress et de la préparation que ça prenait, et mon idée était de déménager au Québec l’année suivante pour faire mes auditions en français à l’École. Les plans ont changé parce que, finalement, j’ai été choisie. Je n’en revenais pas!

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Tu es donc revenue à Montréal?
Oui, après avoir habité cinq ans en Colombie-Britannique. C’était assez drôle, parce que les francophones me voyaient comme une anglophone vu que j’étais dans la section anglophone et que je parlais en anglais. Les anglophones, eux, me voyaient comme une francophone parce que j’étais Québécoise et que je connaissais Montréal. L’été, je retournais travailler dans l’Ouest et quand j’ai obtenu mon diplôme, après trois ans d’études, mes contacts étaient en Ontario, contrairement aux élèves de la section francophone qui travaillaient avec des metteurs en scène d’ici. Finalement, un théâtre de Vancouver m’a offert un emploi, je suis retournée là-bas et j’y suis restée trois ans parce que je travaillais beaucoup. En tout, j’ai passé 10 ans là-bas avant de revenir au Québec, parce que je voulais travailler en français sur des projets d’ici. Je regarde les séries Plan B qui sont en train de se faire en anglais, pour que les séries québécoises rayonnent plus loin, et c’est quelque chose que j’aimerais faire. Tant qu’à jouer en anglais, ça me rendrait vraiment fière de servir de courroie de transmission entre ce qu’on crée ici et le monde extérieur, et en plus ce sont des équipes québécoises qui travaillent là-dessus.

Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Quel a été ton premier rôle en français?
À part les publicités et des contrats de voix, j’ai eu un petit rôle dans la websérie Fourchette, de Sarah-Maude Beauchesne. Ensuite, j’ai joué une espionne anglophone dans la première saison de Classé secret.      

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Puisque tu as passé beaucoup de temps à Vancouver et que Los Angeles n’est pas si loin, tu n’as pas eu envie d’aller y tenter ta chance?
Non, jamais. Je n’ai vraiment pas le désir de percer aux États-Unis, même si je parle anglais. J’ai passé des auditions à Vancouver, parce qu’il y a beaucoup de productions américaines qui y sont tournées, mais les rôles qui restent pour les artistes locaux ne sont pas ceux qui ont le plus de viande autour de l’os. J’ai incarné une barmaid dans Mégantic, une activiste des années 1980 dans Désobéir: Le choix de Chantale Daigle, et maintenant une avocate criminaliste dans Indéfendable. Je trouve que les rôles que je pourrais jouer et les projets auxquels je pourrais participer sont plus intéressants ici...      

Indéfendable, du lundi au jeudi à 19h, à TVA.

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