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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Autre embûche pour les projets d’exportation d’Hydro-Québec

Elle pourrait devoir changer ses plans pour le mégacontrat au Massachusetts

Les travaux de construction du NECEC ont débuté en janvier, mais sont présentement presque à l’arrêt.
Les travaux de construction du NECEC ont débuté en janvier, mais sont présentement presque à l’arrêt. Photo courtoisie
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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2021-12-10T05:00:00Z
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Bien qu’elle continue de favoriser la voie juridique, Hydro-Québec pourrait se voir contrainte d’envisager un nouveau tracé pour respecter son engagement d’approvisionnement en électricité du Massachusetts. 

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Le gouverneur de cet État, Charlie Baker, a révélé récemment que des discussions avaient été entreprises avec Hydro-Québec et Central Maine Power (CMP) afin d’explorer des alternatives à la construction contestée d’une nouvelle ligne de transmission de 233 km au Maine jusqu’au Massachusetts. 

« Il y a eu des discussions [en ce sens], a déclaré M. Baker, au cours d’une entrevue télévisée sur la chaîne GBH News. Nous y travaillons toujours », a-t-il poursuivi, refusant d’en dire davantage. 

Pour mémoire, ce projet du New England Clean Energy Connect (NECEC) vise à alimenter un million de foyers du Massachusetts en passant par le Maine. Toutefois, début novembre, les électeurs du Maine s’y sont opposés dans une proportion de 60 %.

Environ 450 M$ US déjà dépensés

Aussitôt les résultats connus, Sophie Brochu, PDG d’Hydro-Québec, avait expliqué qu’elle n’entendait ménager aucun effort pour défendre devant les tribunaux le « droit de la société d’État » de mener à terme son projet d’exportation d’électricité. Au même moment, Avangrid, la société mère de CMP, promettait de poursuivre les travaux et déposait une requête visant à annuler les résultats du référendum.

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Depuis, le Maine a suspendu un permis et les travaux entrepris depuis janvier sont pratiquement interrompus dans l’attente d’un dénouement, politique ou judiciaire. Forts de toutes les autorisations requises, les promoteurs avaient déjà entrepris pour 450 M$ US de travaux avant la tenue du référendum.

De Boston, capitale du Massachusetts, Charlie Baker soutient ne pas être encore prêt à abandonner le projet du NECEC. Il suggère que les contestations judiciaires d’Avangrid et Hydro-Québec pour faire annuler le référendum sont probablement fondées. Néanmoins, a-t-il admis, des discussions sont en cours pour explorer des solutions.

Charlie Baker, gouverneur du Massachusetts
Charlie Baker, gouverneur du Massachusetts Capture d'écran WEB

Hydro ne bronche pas

Par sa porte-parole, Lynn St-Laurent, Hydro a refusé de confirmer avoir discuté d’alternatives avec le gouvernement du Massachusetts. De la même manière, la société d’État refuse de discuter ou même d’envisager que les résultats du référendum puissent la mener à modifier son tracé, voire à perdre cet important contrat.

« Nous continuons de croire au mérite de ce projet. Nous continuons aussi de croire au processus judiciaire. Le fait de bloquer ce projet serait pour nous un geste anticonstitutionnel », affirme Mme St-Laurent, n’affichant pour l’heure aucune ouverture à d’autres projets alternatifs.

Advenant son incapacité de poursuivre les travaux du NECEC, Hydro-Québec en serait à sa 2e tentative avortée d’alimenter le Massachusetts. Le projet Northern Pass prévoyait un tracé de 308 km à travers le New Hampshire. Il a été rejeté en 2018 par les régulateurs de l’État, menant Hydro à se tourner vers le Maine.

NECEC  

  • Projet de plus de 950 M$ US 
  • Ligne de transport d’électricité de 233 km dans le Maine 
  • Relié à l’Interconnexion des Appalaches-Maine, une ligne de transmission d’une centaine de kilomètres dans Chaudière-Appalaches 
  • Destiné à alimenter un million de foyers du Massachusetts. 
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