Autopsie d’une finale hors norme


Jonathan Bernier
Les Oilers et les Panthers se sont possiblement livré l’une des finales à l’allure la plus inattendue de l’histoire de la LNH. On ne donnait pas cher de la peau du club d’Edmonton au terme de la troisième rencontre. On se disait que ce n’était qu’une question de temps avant que la Floride remporte sa première Coupe Stanley. Puis, les Albertains sont devenus la première équipe en 79 ans à forcer la tenue d’un septième match après avoir perdu les trois premières parties de la ronde ultime... pour finalement s’incliner. Pour tenter d’expliquer l’allure de cette confrontation, Le Journal a procédé à une autopsie de la série.
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1. McDavid se lève
Connor McDavid a été la véritable bougie d’allumage de cette remontée. Le dos au mur, il a pris la situation sur ses épaules en récoltant quatre points dans chacun des quatrième et cinquième matchs. Selon les standards auxquels la vedette nous a habitués et la cadence avec laquelle il avait amassé des points au cours des trois premiers tours, le capitaine des Oilers s’était montré plutôt tranquille jusque-là.
2. Deux buts en désavantage numérique
Que ce soit dans le quatrième ou le cinquième match, les Panthers ont eu l’occasion de porter un dur coup aux Oilers en bénéficiant d’une supériorité numérique dans les premiers instants de la rencontre. C’est plutôt Edmonton qui en a profité. Mattias Janmark et Connor Brown ont ouvert le pointage alors que l’un de leurs coéquipiers se trouvait au cachot. Rien de mieux pour insuffler une bonne dose d’énergie et placer l’adversaire sur les talons.
3. La bipolarité de Skinner
Difficile de comprendre comment ça fonctionne dans la tête de Stuart Skinner. Le gardien des Oilers n’est pas le même selon le moment de la série. En finale, tout comme lors des trois premiers tours, l’Albertain a été pratiquement invincible à partir du quatrième duel. Invaincu dans ces 10 rencontres (avant celle d’hier), il a affiché une moyenne de buts alloués de 1,50 et un taux d’efficacité de ,940. Un contraste étonnant avec les matchs un à trois au cours desquels il a maintenu un dossier de 4-8, un taux d’efficacité de ,868 et une moyenne de buts alloués de 3,25.
4. Perry tombe sur Bobrovsky
Ça semblait banal et ça n’a peut-être aucun lien, mais la coïncidence est tout de même étrange. Véritable mur lors des trois premiers matchs, Sergei Bobrovsky n’a plus été le même après que Corey Perry s’est littéralement assis sur lui dans les dernières minutes du deuxième engagement de la troisième partie. À ce moment, le Russe n’avait accordé que deux buts dans la série. Il en a donné 14 dans les trois matchs suivants !
5. Pas qu’une équipe offensive
En raison de la présence des McDavid, Leon Draisaitl et Evan Bouchard, les Oilers sont d’abord reconnus comme une équipe offensive. Cette finale a permis de constater que les Albertains sont également capables de resserrer le jeu. À compter du quatrième match, ils ont complètement étouffé les Panthers grâce à un système hermétique en territoire défensif. Le fait que les attaquants floridiens aient mis la moitié de l’affrontement pour défier Skinner lors du sixième duel en est un bon exemple. Et que dire de l’infériorité numérique qui n’a accordé qu’un but en 19 occasions (95,2 %) ? En plus de marquer deux fois.
6. Barkov discret
À l’aube de cette finale, Aleksander Barkov était l’un des favoris pour remporter le trophée Conn-Smythe. En plus d’avoir récolté une moyenne d’un point par match, il était parvenu à museler le gros trio du Lightning de Tampa Bay, des Bruins de Boston et des Rangers de New York. Face aux Oilers, il est tombé en mode passif, voire invisible [à l’exception du sixième match]. Edmonton a marqué six buts à forces égales, pendant que le capitaine se trouvait sur la glace. Ça lui était arrivé à 12 reprises lors des trois premiers tours.
7. La résurrection
Les Panthers sont finalement parvenus à clore cette série en leur faveur grâce à une soirée de 23 arrêts de Sergei Bobrovsky et de deux points de Carter Verhaeghe.