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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Ligue des champions: autopsie d’une défaite

La formation montréalaise avait tout donné lors d’une belle bataille face au Santos Laguna en 2009

Les joueurs de l’Impact étaient sidérés au terme de leur défaite face à Santos Laguna, le 5 mars 2009.
Les joueurs de l’Impact étaient sidérés au terme de leur défaite face à Santos Laguna, le 5 mars 2009. Photo d'archives, REUTERS
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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2022-02-16T02:30:38Z
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C’était le 5 mars 2009. Un jeudi pas tout à fait ordinaire pour les joueurs de l’Impact de Montréal.

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La modeste équipe de deuxième division se présentait à Torreón pour affronter le Santos Laguna dans un match retour de la Ligue des champions de la CONCACAF.

Ce n’était pas ordinaire parce que la petite équipe surprise avait signé une victoire de 2 à 0 lors du match aller dans un Stade olympique où s’étaient entassés un peu plus de 56 000 partisans survoltés.

« Même avec une avance de deux buts, je savais, par mon expérience comme joueur avec l’équipe nationale, que ça serait très difficile », se souvient l’entraîneur-chef de l’Impact à l’époque, John Limniatis.

Intimidant

Avant même d’entrer à l’Estadio Corona, domicile de Santos Laguna au Mexique, les joueurs de Montréal se sont retrouvés dans un contexte intimidant.

« La première chose qui nous a impressionnés, c’est la quantité de policiers qu’on voyait dans la rue. À l’époque, il y avait une grosse lutte antidrogue là-bas », se souvient Limniatis.

Mais ce n’est pas tout. L’équipe ne laissait personne indifférent dans la ville d’environ 700 000 habitants.

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« Partout où on allait, les gens savaient qui nous étions et on se faisait dire qu’on se ferait battre. L’intimidation venait de partout », ajoute Limniatis.

Bon départ 

Si Santos Laguna avait rapidement pris les devants lors du second match, les choses s’étaient tout de même assez bien passées en première demie.

« On venait de jouer une troisième bonne demie de suite, insiste Limniatis. On menait 4 à 1 au total des buts avec 45 minutes à jouer, on avait marqué à l’étranger, ils avaient besoin de quatre buts. »

Mais la fatigue avait rapidement gagné sa troupe qui sortait tout juste d’un camp d’entraînement plus hâtif qu’à l’habitude.

« Ce n’était que notre deuxième match et c’était évident sur le banc qu’à partir de la 65e minute, l’équipe était vidée », se rappelle l’entraîneur montréalais.

« Tout le monde avait dépensé son énergie et on n’en avait déjà pas beaucoup. Tout était contre nous et on n’avait pas notre foule derrière nous. Même l’arbitrage n’était pas en notre faveur. »

Santos Laguna avait marqué à la 53e et à la 74e minute pour prendre l’avance 3 à 2 dans le match, mais tirait toujours de l’arrière 4 à 3 au total des buts de la série aller-retour.

« Comme ils mettaient tout sur l’attaque, on n’a pas su profiter des quelques chances qu’on a eues en deuxième demie. On aurait pu marquer un but de plus », assure Limniatis.

Et le pire se préparait. Patrick Leduc, resté à Montréal en raison d’une blessure, l’a bien vu devant sa télé.

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« Ce n’était pas la même équipe. Quand ils décidaient de passer en cinquième vitesse, c’était dur à suivre. »

Panique

« Les habiletés offensives ont eu le dessus et tout le monde s’est mis à paniquer », se rappelle Limniatis, en ajoutant que le troisième but a fait mal.

« Tout s’est passé très vite, on n’a même pas eu la chance de faire des ajustements, déplore-t-il. On n’était plus capables de les suivre même quand on gagnait le ballon, et on le perdait facilement. »

Puis Darwin Quintero a marqué dans les arrêts de jeu pour faire 4 à 4, mais avec ses deux buts à l’étranger, l’Impact détenait le bris d’égalité et Santos Laguna devait toucher encore la cible pour l’emporter.

« On leur a donné le ballon après ce but et ils sont revenus pour marquer tout de suite après », se souvient Nick De Santis, directeur sportif à l’époque.

« C’est la seule fois où j’ai vu Nick sans mots », se souvient en riant Eduardo Sebrango, auteur de trois des quatre filets de l’Impact dans cette série.


Par ailleurs, l’ancien milieu québécois du CF Montréal Ballou Jean-Yves Tabla poursuivra sa carrière avec l’Atlético d’Ottawa, dans la Première Ligue canadienne.

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