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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Les syndicats des travailleurs de l’automobile divisés

Tirée de Facebook, Unifor Canada
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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2025-03-27T19:46:42Z
2025-03-28T12:33:42Z
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Les principales centrales syndicales des centaines de milliers de travailleurs de l’industrie automobile du Canada et des États-Unis sont plus que jamais divisées sur la position à adopter face aux derniers tarifs douaniers imposés par Washington.

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Aux États-Unis, la puissante United Automobile Workers (UAW) n’a pas tardé hier à crier «victoire pour les travailleurs» aussitôt qu’a été donnée la confirmation par le président Trump de l’imposition de nouveaux tarifs de 25% sur les importations de véhicules pour passagers (autos et camions) aux États-Unis.

Cette «annonce victorieuse» pour l’industrie, qui doit entrer en vigueur le 2 avril prochain, «marque le début de la fin d’un désastre de plus de trente ans lié au libre-échange», exprimaient hier les hautes instances du syndicat des travailleurs de l’automobile dans un communiqué diffusé en soirée.

AFP
AFP

«Nous félicitons l’administration Trump d’avoir pris des mesures pour mettre fin au désastre [...] qui a dévasté les communautés ouvrières pendant des décennies, a déclaré le président de l’UAW, Shawn Fain. Pour mettre fin au nivellement par le bas dans l’industrie automobile, il faut d’abord réparer nos accords commerciaux rompus, et l’administration Trump est entrée dans l’histoire avec les mesures prises aujourd’hui».

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«Ces droits de douane, a-t-il poursuivi, constituent un pas important dans la bonne direction pour les travailleurs de l’automobile et les cols bleus à travers le pays, et il incombe maintenant aux constructeurs automobiles, des trois grands [GM, Ford et Stellantis] à Volkswagen, et au-delà, de ramener de bons emplois syndiqués aux États-Unis.»

Trump n’a aucun droit, selon Unifor

Au même moment, le syndicat canadien Unifor, qui représente les membres de l’ancien syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA/CAW), tenait un discours complètement opposé, qualifiant les tarifs douaniers d’«attaques injustes contre l’économie canadienne» et ses travailleurs.

Lana Payne, présidente nationale d’Unifor Canada
Lana Payne, présidente nationale d’Unifor Canada Tirée de Facebook, Unifor Canada

«Donald Trump s’est mis dans la tête qu’il devait s’approprier les emplois des travailleurs canadiens de l’automobile, a déclaré dans un communiqué la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne. Nous fabriquons des véhicules ici au Canada depuis plus d’un siècle [...]. Je tiens à le dire le plus clairement possible: ces emplois ne lui appartiennent pas et il n’a aucunement le droit de venir nous les prendre.»

Les nouveaux tarifs douaniers sur les véhicules automobiles doivent entrer en vigueur le 2 avril. Selon certains renseignements, les tarifs douaniers sur les véhicules automobiles seraient appliqués en fonction de la valeur du contenu non américain composant les véhicules, une mesure qui violerait, selon Unifor, les termes de l’ACEUM, l’Accord commercial liant le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Les machinistes contre Trump

Le président Trump «lance attaque, après attaque, après attaque, a déclaré Mme Payne. Nous n’avons aucune raison de croire que notre relation commerciale avec les États-Unis puisse un jour redevenir ce qu’elle était par le passé, ce qui signifie que nous devons nous forger une nouvelle économie axée sur la création et des mesures qui soutiennent les emplois canadiens.»

De son siège d’Upper Marlboro, au Maryland, l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIM), qui compte 600 000 membres, tant aux États-Unis qu’au Canada, exhortait hier le Sénat américain à mettre fin aux tarifs douaniers.

«L’utilisation des tarifs douaniers peut être une mesure d’application efficace pour sanctionner les mauvais acteurs commerciaux, comme les pays qui ne respectent pas les droits des travailleurs, reconnaissait des États-Unis son président, Brian Bryant. Ces nouveaux tarifs sur le Canada, l’un de nos alliés les plus proches et l’un de nos plus grands partenaires commerciaux, sont injustes et auront des impacts négatifs durables sur les travailleuses et travailleurs américains et canadiens.»

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