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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Autobus en grève? Il m’a fallu 16$ de Communauto, vingt minutes de BIXI et 2 km de course à pied pour me rendre d’Hochelaga à Rivière-des-Prairies

Notre chroniqueur a même rencontré un Montréalais qui a choisi de faire du pouce

Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-06-11T23:00:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Dans une zone que ne desservent ni Flex (Communauto), ni Leo, ni BIXI, ni le métro, la grève partielle des autobus complique les déplacements. Sans la possibilité de voyager autrement que par les coûteux taxis ou Uber en dehors des heures de pointe, se déplacer prend soit beaucoup de temps, soit beaucoup d'argent.

À partir de chez moi, dans Hochelaga, il m’a fallu 16 $ de Communauto, vingt minutes de BIXI et 2 km de course à pied pour arriver au centre commercial Faubourg-des-Prairies dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies.

Près de l’école Jean-Grou, des élèves qui ont fait leurs examens le matin et qui ne peuvent pas prendre l’autobus pour rentrer chez eux à midi glandouillent sur les trottoirs ou près des commerces.

À partir du Tim Hortons où j’ai élu bureau, je constate qu’il me coûterait près de 80 $ en Uber pour rentrer chez moi à Hochelaga.

Pendant la période de grève d’autobus, l’Uber n’était pas une option abordable pour rentrer chez moi...
Pendant la période de grève d’autobus, l’Uber n’était pas une option abordable pour rentrer chez moi... Louis-Philippe Messier

La plus proche Flex de Communauto est à environ une heure et quart de marche.

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À moins de faire un petit semi-marathon ou de cheminer à pied pendant des heures comme Denis Coderre sur la route de Compostelle, je suis pris ici... sauf, bien sûr, si je sors la carte de crédit.

« Des gens d’ici se lèvent à 4 heures et partent en vélo pour aller travailler », a déploré Serge Ouzilleau, un mendiant très sociable qui passe des journées entières au Faubourg-des-Prairies.

« C’est vraiment injuste pour ces travailleurs qui ont déjà des emplois difficiles et mal payés », a-t-il fulminé.

Serge Ouzilleau parle à des dizaines de gens tous les jours et il constate qu’au sujet de la grève de la STM, c’est la grogne.
Serge Ouzilleau parle à des dizaines de gens tous les jours et il constate qu’au sujet de la grève de la STM, c’est la grogne. Photo Louis-Philippe Messier
La solution : faire du pouce ?

Un employé du Dollarama, François Deslauriers, n’a pas l’intention de poireauter pendant deux heures après la fin de son quart de travail à 13 h.

« Je vais marcher jusqu’au boulevard Maurice-Duplessis et je vais faire du pouce... c’est ce que je faisais pendant la grève de la STM dans les années 1980 pour aller de Rosemont jusqu’à Place Versailles », a raconté l’homme de 64 ans.

« Les automobilistes savent qu’il y a une grève et ils seront plus portés à dépanner un concitoyen qui leur fait signe », espérait cet optimiste.

Pour ma part, je compte courir jusqu’à l’unique station BIXI de Rivière-des-Prairies au parc Armand-Bombardier.

De là, j’en aurai pour environ 50 minutes à pédaler jusque chez moi... mais ça m’évitera le trafic.

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