Auto: il veut laver des millions de voitures tout en offrant de bons prix à ses clients
Les lave-autos Express-Eau tentent de relancer une industrie dans laquelle il est difficile de faire de bonnes affaires


Mathieu Boulay
Une chaîne de lave-autos s’est installée au Québec avec l’objectif de nettoyer des centaines de milliers de voitures par année tout en demandant un prix raisonnable à ses clients.
Les lave-autos Express-Eau tentent une petite révolution dans un milieu qui a connu des hauts et des bas au fil des décennies. Avec un concept importé des États-Unis, Walter Fortunato et ses associés avaient un objectif audacieux.
«On voulait être capables de laver 100 000 voitures par année, raconte M. Fortunato lors d’un entretien avec Le Journal à sa concession de LaSalle. Avec un bon système automatisé, on serait en mesure de faire du volume.»
Pour atteindre leurs prévisions, ils ont décidé de fixer un prix compétitif de 10$ pour un lavage de base, soit quelques dollars moins chers que ce que l’on voit à plusieurs endroits. Ils offrent également un lavage «suprême» pour 14$ et un de type «excellence» à 16$.
Comment une entreprise peut-elle être rentable avec des prix plus bas que ceux de ses concurrents? Avec un système d’abonnement mensuel.
«Lorsqu’un client se présente trois fois par mois, il rentabilise son abonnement qui tourne autour de 30$, ajoute M. Fortunato. Ça nous permet d’avoir une certaine loyauté de nos clients.»
Express-Eau a décidé d’offrir un système d’abonnement en raison des hauts et des bas de dame Nature.
«Quand il fait beau au Québec, tu as une lignée d’autos et tu ne fournis pas. Cependant, quand il y a de la mauvaise météo, tu n’as pas de revenus et tu ne sais pas quoi faire avec tes employés. C’est une sorte de cercle vicieux, mentionne celui qui est dans le monde automobile depuis 40 ans.
«Le système d’abonnements nous permet d’avoir des revenus sur une base régulière.»
En moyenne, un abonné peut venir cinq à six fois par mois. Bien sûr, certains maniaques de la propreté peuvent laver leurs précieux sur quatre roues plusieurs fois par semaine aux concessions de LaSalle, Montréal et Drummondville.

En moins de trois minutes
On a testé un lavage chez Express-Eau. À notre arrivée, on doit payer notre lavage ou notre abonnement à un guichet. Pour les abonnements, un système de lecture de plaques a été installé pour accélérer le traitement.
Par la suite, on avance notre voiture sur les deux rails qui font avancer notre auto vers les étapes du lavage extérieur avec des brosses. Avec le rinçage et le séchage, l’opération au total prend moins de trois minutes. Le résultat est satisfaisant alors qu’on retrouve peu de gouttelettes d’eau sur la carrosserie à la fin.
Un marché difficile
Il faut avoir des nerfs d’acier pour être propriétaire d’un lave-auto au Québec. Il doit être créatif avec son budget pour survivre d’année en année.
«Ce n’est pas facile au Québec, si je compare à ailleurs. On dirait que le lavage des autos semble moins important pour la population. On doit éduquer les gens.»
Puis, avec des règlements de zonage de plus en plus stricts dans la majorité des villes du Québec, les dirigeants d’Express-Eau ont eu certaines difficultés à avoir pignon sur rue. Ils ont dû acheter des lave-autos déjà existants avant de les transformer à coups de millions avec leur modèle.
«On se bat avec les villes pour obtenir un zonage plus permissif, précise le directeur du développement. À un certain moment, c’était impossible d’avoir un lave-auto sans posséder une station à essence.
«Et les places qu’on voulait me donner étaient situées en plein quartier industriel. On a besoin d’être visibles pour que ça fonctionne.»
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