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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Auto électrique: j’y ai cru... et j’ai débranché!

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Photo portrait de Pierre-Olivier Zappa

Pierre-Olivier Zappa

2025-06-03T04:00:00Z
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On nous a vendu le rêve électrique: propre, moderne, silencieux. Une révolution verte pour sauver la planète... et l’économie. Mais de plus en plus de conducteurs se rendent compte que la promesse ne tient pas la route. J’en fais partie.

J’ai eu deux voitures électriques. Une allemande, une coréenne. Des bolides agréables, nerveux, technos. Sur papier, c’était parfait. Mais dans la vraie vie? C’est une autre histoire.

Trouver une borne rapide, attendre qu’elle se libère, espérer qu’elle fonctionne... Et une fois qu’elle est libre? Bonne chance. Avez-vous déjà essayé de manier un câble de recharge rapide en plein hiver? C’est pas une corde. C’est un anaconda givré de 15 kilos. Tu tires là-dessus comme un forcené et t’es à deux doigts de te déboîter une épaule.

Tu finis par te demander si l’auto électrique est vraiment censée te simplifier la vie... ou t’inscrire d’office à un camp d’entraînement militaire!

Bon... on ajoute à cela le coût des assurances, plus élevé que pour une voiture à essence. Mes pneus d’hiver, pourtant neufs, qui ont rendu l’âme après 15 000 kilomètres à cause du poids de la batterie. La liste des rappels qui s’allonge plus vite qu’un fil Twitter. Et l’hiver qui fait fondre l’autonomie.

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Bref, je déchante. Cela dit, je ne suis pas le seul à déchanter. Les ventes de véhicules électriques ont chuté de plus de 40% depuis le début de l’année au Québec. L’engouement flanche et toutes les subventions vont bientôt disparaître.

Dans un marché où les véhicules électriques coûtent en moyenne 10 000 à 15 000$ de plus que les modèles à essence, ça change tout. Beaucoup de familles ne peuvent plus suivre.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Un pari risqué

Et pendant que les consommateurs se désengagent, nos gouvernements, eux, s’entêtent.

D’ici 2035, Québec et Ottawa veulent toujours interdire la vente de véhicules neufs à essence. Une cible calquée sur la Californie... que même les Américains abandonnent. Aux États-Unis, des élus démocrates et républicains ont voté pour freiner ce virage trop abrupt.

Même General Motors sonne l’alarme. Le constructeur vient de rayer de la carte un projet d’électrification de 300 M$ à New York. À la place: 888 M$ pour relancer la production de moteurs à essence V8.

Ici, on reste les deux pieds sur l’accélérateur. Sans se demander si le moteur va suivre. Le Québec entend toujours investir des milliards en argent public dans la filière batterie et forcer les conducteurs à rouler «vert».

Et n’oublions pas le facteur chinois. Des véhicules électriques vendus à une fraction du prix. Une menace pour notre industrie? Oui. Mais une solution pour les consommateurs? Aussi. Or, Ottawa a imposé des barrières pour les bloquer. Résultat: on paie plus cher pour moins de choix.

L’urgence d’un virage... réaliste

Personne ne dit qu’il faut abandonner l’électrique. Mais imposer une transformation coûteuse, mal planifiée et hors de portée pour le citoyen moyen, c’est un échec annoncé.

L’auto électrique a besoin de temps, de concurrence, d’accessibilité. Pas d’idéologie. Si on veut vraiment réussir la transition, il faut écouter les consommateurs, pas leur forcer la main.

Sinon, le grand virage vert va finir... dans le champ.

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