Aussi coupable de conduite dangereuse, un fraudeur d’aînés n’a pas saisi sa 2e chance

Un jeune fraudeur d’aînés qui avait obtenu sa libération conditionnelle après avoir purgé seulement le tiers de sa peine n’a pas réussi à saisir sa deuxième chance, si bien qu’il est déjà de retour en prison.

«Votre risque ne peut plus être géré adéquatement dans la collectivité. Vous n’avez pas fait les efforts pour vous reprendre en main», a tranché cette semaine la Commission québécoise des libérations conditionnelles.

Mohamed Al Amin Touhouche, 20 ans, avait été condamné à 21 mois d’incarcération en mai 2024 en lien avec des fraudes dans le secteur de Saint-Hyacinthe.

Le jeune montréalais ciblait des aînés, qu’il appelait en se faisant passer pour un représentant bancaire. Prétextant des transactions frauduleuses, il demandait le NIP de leurs cartes bancaires tout en indiquant qu’un employé allait venir récupérer le tout chez eux.

«Vous vous rendiez sur place et preniez les cartes bancaires de vos victimes, pour ensuite vous rendre au guichet pour y effectuer des retraits», indique la Commission.

En tout, il a pu dépouiller quatre aînés de quelques milliers de dollars.

Poursuite policière

Touhouche s’était fait pincer peu après, lors d’un autre événement. Alors qu’il se trouvait au volant d’un véhicule à Beloeil en Montérégie, un policier a tenté de l’intercepter en raison d’une anomalie sur l’immatriculation de la voiture.

Mais au lieu de s’arrêter, Touhouche a plutôt pris la fuite.

«Vous avez effectué plusieurs manœuvres dangereuses, vous avez perdu le contrôle du véhicule et avez percuté un lampadaire, signale la Commission. Vous avez ensuite pris la fuite à la course.»

Le jeune a toutefois été attrapé quelques heures plus tard. Il avait sur lui un pistolet chargé, tandis que les enquêteurs avaient trouvé une autre arme à feu, de calibre 9mm, sur les lieux de l’accident.

Lors de son incarcération, Touhouche avait suscité un peu d’espoir, vu sa reconnaissance de ses crimes et sa capacité à «mieux apprécier les conséquences pour les victimes».

Il avait ainsi obtenu sa libération conditionnelle après sept mois de détention.

Pas sur le bon chemin

Sauf que les choses se sont gâtées en maison de transition, avec des cachotteries sur ses dépenses, ses fréquentations ou encore ses recherches d’emploi.

«Vous aviez fait l’objet d’une rencontre disciplinaire en raison d’une perte de contact de dix heures [...], on notait également plusieurs problèmes au niveau des appels de vérification de déplacement», indique la Commission.

Touhouche, qui devait rembourser des victimes, n’avait pas non plus versé un sou, prétextant qu’il préférait utiliser son argent pour acheter de la nourriture, vu qu’il ne trouvait pas «idéale» celle de la maison de transition.

La goutte qui a fait déborder le vase est survenue au début de septembre, quand il s’est fait prendre à communiquer avec un individu à propos de substances illicites ou encore de trafic dans la maison de transition.

Il s’était aussi mis à la recherche d’un fournisseur pour avoir accès à du tabac, advenant sa réincarcération.

«Vous dites avoir été stupide», a noté la Commission, qui a ultimement décidé qu’il était préférable que Touhouche purge le reste de sa peine en prison, à moins qu’il réussisse à prendre à nouveau le droit chemin.