Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Aucune injustice pour Primeau

Partager
Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-05-07T22:15:00Z
Partager

Mettons quelque chose au clair en partant. 

Le Rocket de Laval est une filiale de la Ligue américaine. Un club école. Il existe pour servir l’équipe première, la maison mère... le Canadien de Montréal.

Je sais que vous savez tout ça, mais ça ne paraît pas tout le temps. Le succès colossal du Rocket finit par nous suggérer que cette équipe tient en elle-même, qu’elle est un produit en soit.

Je répète que ce n’est pas le cas. Pourquoi? Parce que s’il n’en tient qu’à une majorité de farouches partisans de l’équipe, le traitement réservé à Cayden Primeau est injuste.

Vraiment? Primeau a pourtant eu toutes les chances de se développer dans l’organisation du Canadien.

Sa réponse fut plutôt timide : 13 victoires éparpillées sur six saisons. Une ronflante moyenne de 3,69 et un pourcentage d’arrêt de .884. En revanche, dans la Ligue américaine, ses 21 victoires en 26 départs, sa moyenne étincelante de 1,96 combinée à son taux d’efficacité de .927 en ont fait pratiquement le joueur de l’année chez le Rocket.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

S’il avait passé la saison entière à Laval, Cayden aurait peut-être mérité le titre de joueur le plus utile de toute la Ligue américaine. Ce qui n’a pas empêché Pascal Vincent de revenir avec Jacob Fowler devant la cage lavalloise pour le quatrième match de la série de division face à Cleveland, mardi soir.

Publicité

C’est le sort cruel de la «business» du hockey et à la fois, rien de plus normal. Le Canadien a certainement acquis la conviction que Cayden Primeau n’avait pas d’avenir dans son organisation.

Bienheureux fut le CH de compter sur les prouesses du longiligne cerbère dans son club-école, ce qui ne garantit toutefois pas que Primeau soit à niveau pour le gros show. Je serais étonné que l’état-major du Canadien ne lui permette pas de tenter sa chance dans une autre organisation. S’il réussit ailleurs, tant mieux. Primeau mérite de trouver son ciel n’importe où... sauf ici.

Si Laval était une franchise possédée par un propriétaire indépendant du Canadien, le mandat s’articulerait sans doute autrement. Un Primeau pourrait ainsi s’enraciner dans la Ligue américaine et y faire une très belle carrière.

Mais la réalité est tout autre. À moins d’un revirement, Fowler sera le gardien numéro un du CH d’ici deux ans tandis que Primeau détiendra, au mieux, un poste d’auxiliaire permanent avec une autre équipe de la LNH.

Photo MARTIN ALARIE
Photo MARTIN ALARIE

Voilà pourquoi, en dépit d’une apparente injustice, Fowler est désigné pour conduire le Rocket aux grands honneurs. Pascal Vincent mène la barque avec brio. Le natif de Laval risque fort de soulever la coupe Calder chez lui avant d’obtenir une nouvelle chance dans la Ligue nationale. Il a beau jeu de raconter qu’il a sous la main deux très bons gardiens, puisque c’est vrai.

Ce qui est toutefois encore plus vrai et que Pascal ne peut révéler publiquement, c’est que le contrat d’essai accordé à Fowler en avril avait pour but de le laisser se concentrer à prendre le filet et le garder jusqu’au bout...

La Ligue américaine est un circuit professionnel où il y a peu de place pour faire de l’attitude.

Aucun coéquipier de Primeau ne va cracher dans la soupe en soutien à celui qui leur a permis d’entrer en séries dans la peau des favoris. Tous les gars comprennent et acceptent le modus operandi d’une filiale.

Nous sommes québécois et fiers, nous sommes partisans du Rocket de Laval comme si cette équipe tenait seule par elle-même. Dans les faits, il faut garder en tête que le Rocket est un club-école au service du Canadien.

Publicité
Publicité