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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Aucun orage depuis plusieurs jours: des citoyens de Chapais «se doutaient» que le feu 213 était criminel

Vincent Desbiens
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2024-01-27T05:00:00Z
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CHAPAIS – Des résidents de Chapais et des environs ont sursauté quand ils ont entendu les autorités affirmer que le feu 213 avait été causé par la foudre, dans les heures qui ont suivi l’évacuation de près de la moitié de la population.  

«Moi, je n’ai jamais cru ça. C’était trop proche de la ville et des chalets du [lac] Cavan et personne n’a vu d’éclairs ou entendu le tonnerre», fait valoir Jacques Leboeuf, qui habite à Chapais depuis plus de 40 ans. 

«Il y en a eu plusieurs dans la même journée. On voyait la fumée monter à d’autres endroits très proches. Ça pouvait pas être le hasard», soutient Carl Pelletier, un employé de la scierie Barrette-Chapais, l’un des plus gros employeurs de la région. 

Les résidents de Chapais se souviendront longtemps du printemps 2023. Toute la partie sud de la ville de 1600 âmes a été évacuée en raison d'un feu de forêt criminel allumé à quelques kilomètres de distance en pleine sécheresse.
Les résidents de Chapais se souviendront longtemps du printemps 2023. Toute la partie sud de la ville de 1600 âmes a été évacuée en raison d'un feu de forêt criminel allumé à quelques kilomètres de distance en pleine sécheresse. Vincent Desbiens

Le lieutenant du Service incendie de la Ville, Philippe Robichaud, affirme qu’il «faut être prudent avant d’écarter la foudre» comme cause d’un feu de forêt. 

«Un feu de foudre peut rester en dormance dans le sol pendant des heures, même des jours avant qu’un incendie se déclare quand l’air rentre là-dedans et que la chaleur augmente. [...] C’est facile à dire, par après, que c’était criminel. C’est en enquêtant que les policiers ont trouvé les preuves.» 

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«Vous sortez tout de suite» 

Chose certaine, M. Robichaud, qui se trouvait sur son lieu de travail à la scierie Barrette-Chapais à la naissance du brasier, et tous les autres pompiers volontaires se souviendront longtemps de la journée du 31 mai 2023. 

«J’étais à l’usine. On a reçu un call vers 14 h 25 comme quoi ça brûlait au Cavan. On est arrêté à la caserne puis on est parti à cinq gars. On a dû arriver environ 20 minutes plus tard et il n’aurait pas fallu en perdre une de plus», se souvient le second dans la hiérarchie du service d’incendie chapaisien.

Pierre-Paul Biron
Pierre-Paul Biron

«On était sur l’adrénaline. On allait voir les résidents et les saisonniers du secteur et ce n’était pas une question d’heures. Même pour ceux qui étaient en bateau, c’était “vous sortez tout de suite”. Quand on a fini de faire sortir tout le monde, le feu était à peu près à la distance du mur, juste à côté des premiers chalets», explique-t-il, en pointant l’extrémité de la pièce où il s’est entretenu avec Le Journal, à environ trois mètres de distance. 

Un miracle 

Alors que tout semblait perdu pour les propriétaires riverains, le vent a changé de direction subitement. L’incendie qui se dirigeait à toute vitesse vers Chapais a changé de trajectoire. 

Le feu de forêt 213 menaçait les résidences aux abords du lac Cavan. On le voit ici depuis les abords du lac, dans les minutes qui ont suivi son embrasement.
Le feu de forêt 213 menaçait les résidences aux abords du lac Cavan. On le voit ici depuis les abords du lac, dans les minutes qui ont suivi son embrasement. Photo d'archives

Propriétaire d’un chalet au lac Cavan et collègue de Brian Paré, Éric Asselin n’en «revient toujours pas» que le feu n’ait pas eu raison de son camp

«Je pense que Brian m’a suivi et c’est ce que j’ai dit aux policiers. Je revenais de la job puis le foyer d’incendie était vraiment très proche de mon chalet. [...] Quand j’ai été évacué, les flammes étaient rendues juste en face de chez nous, de l’autre côté du chemin. J’étais sûr qu’on passait au feu.» 

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