Au tour du Texas de vouloir rendre illégales certaines performances de drag

Julien Corona
Alors que les républicains du Tennessee ont soumis un projet de loi qui vise notamment les artistes de drag masculins ou féminins qui pourraient être accusés de délit ou de crime dans certaines conditions, la majorité républicaine au Texas souhaiterait se joindre au mouvement, ajoutant la criminalisation des parents qui autorisent leur enfant mineur à faire une transition.
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C’est ce que nous apprennent sur Twitter encore une fois plusieurs reporters et spécialistes des questions LGBTQ+ aux États-Unis.
They define drag as anyone with a differing gender identity than than their gender assigned at birth performing. That's the literal definition of trans people. Having a trans person perform at all by singing, dancing, or performing renders a venue a "sexually oriented business."
— Alejandra Caraballo (@Esqueer_) November 15, 2022
En effet, deux projets de loi, HB643 et HB672, ont été présentés au corps législatif texan; le premier sanctionnerait par un délit de classe A les établissements qui organisent des spectacles et des prestations de drags s'ils permettent aux mineurs d'entrer à tout moment; et pour le second, on accuserait de maltraitance sur des enfants tout parent qui consentirait à des soins d’affirmation du genre.
And it begins...
— Erin Reed (@ErinInTheMorn) November 15, 2022
Texas has filed a bill that would make "consenting to gender affirming care" child abuse with prison sentences for parents.
HB672 will mean a mass rounding up of trans kids if passed.
It is the most horrifying piece of anti-trans legislation I've ever seen. pic.twitter.com/zpWHHuO2l6
Contrairement au projet de loi du Tennessee qui caractérisait les drags comme des «imitateurs masculins ou féminins offrant des divertissements ayant une apparence ou un appel de luxure», le projet de loi texan est pour ces spécialistes beaucoup plus dur dans ses définitions. Il choisirait un langage qui s’accorde avec le second projet, HB672, soit un langage contre les trans.
En effet, le projet HB643 désigne comme drag toute personne ayant une identité de genre différente de celle qui lui a été attribuée à la naissance. Or, comme l’explique la journaliste Alejandra Caraballo, «c'est la définition littérale des personnes trans».
Ainsi donc, au-delà du fait de participer au bannissement de l’espace public de l’art de la drag, la proposition texane pourrait aussi bannir clairement les personnes trans de toutes les activités culturelles publiques, et ce, de manière plus claire que la proposition républicaine au Tennessee.
This is a literal ban on trans people performing in any capacity. A trans actor in a musical singing would suddenly make it "drag" and thus result in the play venue being labeled a "sexually oriented business."
— Alejandra Caraballo (@Esqueer_) November 15, 2022
Là aussi un tel projet de loi, si accepté, pourrait diminuer encore plus les droits de cette minorité sexuelle dans cet État conservateur du Sud des États-Unis.
Par exemple, le procureur général du Texas, Ken Paxton, a récemment lancé de nombreuses enquêtes contre les bloqueurs de puberté, les pharmaceutiques qui les produisent et les médecins qui les prescrivent, les affiliant à de «l'abus sur mineur». Aussi, les personnes trans n’ont pas le droit de pratiquer un sport féminin.