Une expo sur René Lévesque débarque à Montréal: voici ceux des 150 objets qui ont piqué notre curiosité
Cette exposition se déroule dans l’édifice même où les archives René Lévesque sont gardées


Louis-Philippe Messier
À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Table de poker, calot de l’armée américaine, statues comiques, affiches électorales, lettres personnelles du pensionnaire: une panoplie d’objets en rapport avec l’ancien premier ministre québécois et journaliste René Lévesque débarque mardi à Montréal.
L’exposition René et Lévesque, une création du Musée de la civilisation de Québec et de la fondation René-Lévesque, arrive dans le magnifique (et pourtant méconnu) édifice des Archives nationales à Montréal, sur la rue Viger.
Dès le premier coup d’œil, on est surpris par la variété des choses à voir: 150 objets!
Il y a même une chaise de métal pliable jaune, un cadeau du Cirque du Soleil à celui qui a été une «fée marraine» pour la troupe avant-gardiste de Baie-Saint-Paul.

«Bonjour, René!» sommes-nous tentés de lancer à sa statue de cire, récupérée du défunt Musée Grévin.
Montée sur une estrade, elle semble géante.
«C’est vraiment une exposition où les objets racontent l’histoire ou des facettes de l’histoire de René Lévesque», explique Sara Giguère, chargée de projets à Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

«Mon père n’était pas un collectionneur d’objets», reconnaît Claude Lévesque, le fils de René, au téléphone.
«Pour l’exposition, j’ai prêté sa vieille machine à écrire et son calot [chapeau, coiffure militaire] de l’armée américaine [pour laquelle il a travaillé comme reporter del’Office of War Information à la fin de la Seconde Guerre mondiale]», ajoute celui qui a été journaliste au Devoir pendant de nombreuses années.

Insolites
Devant nous, en entrant, je remarque...
–une statuette «naïve» de Jacques Parizeau
–une affiche de René Lévesque comme candidat libéral

–un bulletin de vote où un parti concurrent s’était amusé à présenter un autre René Lévesque, afin que le nom y figure deux fois et que les électeurs soient mélangés (mais le bon Lévesque a quand même été élu)

–un humble napperon de restaurant signé par les démissionnaires du Parti libéral du Québec, dont René Lévesque, en 1967

–une sculpture caricaturale de Lévesque en «roi du Québec» par l’artiste Marcel Goudreau.
Un tableau, Comme dernier outrage à René Lévesque, représente l’homme, cigarette au bec, avec des oreilles à la Serge Gainsbourg, et son épouse, Corinne Côté-Lévesque.

Sur une table de poker, à laquelle Lévesque a souvent joué, on aperçoit son ancien portefeuille, dont sort un billet de reconnaissance de dette de jeu de Claude Morin.

Prévoyez deux heures
Aussi dans un présentoir: une poivrière miniature et une petite bouteille de sauce Tabasco que le Gaspésien (il vient de New Carlisle) gardait en permanence dans sa poche. Elles lui servaient à pimenter la nourriture qu’il jugeait trop fade.
Une chemise aux manches coupées rappelle qu’il faisait ainsi altérer ses chemises pour se sentir plus à l’aise dans ses vestons (et je remarque en effet que sur plusieurs de ses photos, aucune manchette ne dépasse...).
Si vous voulez tout voir et tout lire, et tout visionner (car il y a des extraits vidéo), prévoyez deux heures.
Pour ma part, je suis passé en coup de vent et je n’ai pas tout vu.
J’y retournerai donc!
L’exposition aux Archives nationales à Montréal continue jusqu’au 9 mai... puis elle voyagera en Gaspésie.