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L'article provient de TVA Sports
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Au Super Bowl malgré un cancer incurable: l’inspirante leçon de courage d’un entraîneur des 49ers

Les joueurs qui évoluent sous les ordres de Johnny Holland apprécient sa vision positive de la vie, malgré les énormes embûches que la maladie lui impose.
Les joueurs qui évoluent sous les ordres de Johnny Holland apprécient sa vision positive de la vie, malgré les énormes embûches que la maladie lui impose. PHOTO FOURNIE PAR LES 49ERS DE SAN FRANCISCO
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2024-02-06T22:11:49Z
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LAS VEGAS | Cinq ans après avoir reçu un coup de masse en plein visage avec un diagnostic de cancer incurable, l’entraîneur des secondeurs des 49ers, Johnny Holland, est toujours debout. Présent à Las Vegas pour ce qui pourrait être le Super Bowl de sa dernière chance, il est devenu une véritable source d’inspiration pour son équipe.

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Le Journal est allé à sa rencontre en plein brouhaha de la soirée des médias, lundi. C’était la cacophonie à l’intérieur du Allegiant Stadium, avec le bruit assourdissant de plus de 23 000 spectateurs, 6000 journalistes et l’écho d’entrevues diffusées sur écran géant dans le stade.

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Plusieurs joueurs redoutent ce passage obligé pour eux, mais Holland, malgré le sort qui l’afflige, semblait flotter sur un nuage. Droit comme un chêne et le regard pétillant, il ne faisait que savourer le moment quand nous l’avons abordé.

«Je me sens très bien. La vie est très bonne pour moi. Regarde, j’ai l’opportunité unique d’être ici», a-t-il confié en pointant le parterre grouillant d’activité et de caméras.

«J’ai encore la chance d’être l’entraîneur d’excellents joueurs. Je me sens en santé. Quand on reçoit un diagnostic de cancer et que cinq ans plus tard on est encore dans cette ligue à coacher, on ne peut qu’être reconnaissant», a-t-il ajouté.

Johnny Holland savoure pleinement sa présence au coeur de la folie médiatique du Super Bowl. Nous l'avons rencontré au Allegiant Stadium à Las Vegas.
Johnny Holland savoure pleinement sa présence au coeur de la folie médiatique du Super Bowl. Nous l'avons rencontré au Allegiant Stadium à Las Vegas. Photo Stéphane Cadorette
Positif dans l’adversité

C’est au cours de la saison de 2019 que Johnny Holland a décidé de consulter un médecin en raison de douleurs récurrentes au dos et à une épaule. Jusque-là, rien d’anormal pour celui qui a connu une carrière de sept saisons comme secondeur avec les Packers de Green Bay, de 1987 à 1993.

Des examens plus approfondis ont révélé qu’il ne souffrait pas de complications liées à sa carrière sur le terrain, mais plutôt du myélome multiple, un cancer de la moelle osseuse incurable.

Même si, comme il le dit lui-même, sa «date d’expiration» n’est pas connue, il sait qu’il est condamné. L’espérance de vie varie d’un patient à l’autre, mais la moyenne est de cinq ans. Le voilà au Super Bowl en plein dans cet horizon et à l’observer, on jurerait qu’il est pétant de santé.

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«Le fait de me retrouver tous les jours auprès de jeunes joueurs me procure beaucoup d’énergie. Les victoires aident aussi. J’ai passé ma vie à miser sur la confiance en moi et le positivisme, donc c’est dur pour moi de dire même juste une fois que j’ai connu une mauvaise journée. C’est tellement agréable d’être ici», s’est-il extasié.

Une dernière chance?

En discutant de son histoire avec Le Journal, Holland n’a jamais flanché. Même s’il est conscient que, du jour au lendemain, sa vie peut basculer et qu’il s’agit possiblement de sa dernière occasion de soulever le trophée Vince-Lombardi.

«Je pense à tous les jours que c’est peut-être ma dernière chance. D’ailleurs, tout le monde devrait penser ainsi. Quand on vit quelque chose d’aussi gros, on ne sait jamais si ça va se reproduire un jour. On ne sait jamais ce que demain nous réserve», a-t-il dit avec sagesse.

Toujours pire ailleurs 
Johnny Holland lors d'un match face aux Rams de Los Angeles, plus tôt cette saison.
Johnny Holland lors d'un match face aux Rams de Los Angeles, plus tôt cette saison. PHOTO FOURNIE PAR LES 49ERS DE SAN FRANCISCO

Dans la vie, il peut devenir facile de s’imaginer que l’herbe est plus verte ailleurs. Pour Johnny Holland, c’est la philosophie inverse, à savoir qu’il y a toujours pire que soi, peu importe le mal qui nous ronge. Il s’assure de le réaliser lorsqu’il se rend une fois par mois à ses traitements de chimiothérapie.

«Quand je vais à mes traitements, je vois à toutes les fois des gens qui sont malades pour vrai. Moi, je reçois mon traitement et je retourne au travail après. De quoi je pourrais me plaindre?

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«Mon père m’a toujours enseigné à apprécier le moment présent parce qu’on ne sait jamais ce qui nous attend dans la vie. Les choses qu’on ne peut pas contrôler, il faut les laisser aller. Ce que je peux contrôler face à la maladie, c’est mon attitude», a-t-il philosophé.

Les joueurs étoiles seront à l’avant-plan dimanche dans le duel entre les 49ers et les Chiefs, mais les histoires les plus inspirantes au Super Bowl ne se déroulent pas toujours sur le terrain.

Une carrière relancée dans la Ligue canadienne

LAS VEGAS | Avant de connaître le succès des dernières années chez les 49ers, Johnny Holland a vécu, comme à peu près tous les entraîneurs un jour ou l’autre, l’affront d’être congédié. C’est vers la Ligue canadienne qu’il s’est tourné pour relancer sa carrière.

Tout de suite après ses années comme joueur à Green Bay, les Packers l’ont gardé dans leur giron à titre d’assistant défensif en contrôle de la qualité, en 1995. Sans s’en douter, il entamait une carrière d’entraîneur, qu’il embrasse toujours 28 ans plus tard.

Après avoir gravi les échelons chez les Packers, les Seahawks, les Lions et les Texans, Holland espérait avoir trouvé la stabilité avec les Raiders, mais en 2012, ceux-ci lui ont montré la porte.

C’est à ce moment qu’un séjour de trois ans dans la Ligue Canadienne lui a souri.

«Mon ami Corey Chamblin était l’entraîneur-chef en Saskatchewan et m’a demandé de le rejoindre. Je ne voulais pas rester inactif. Pour moi, ç’a été une grande expérience et j’en ai appris beaucoup sur le football canadien. J’ai travaillé dans deux belles organisations», a raconté celui qui a ensuite passé deux ans avec les Lions de la Colombie-Britannique.

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De bons moments

Holland a vite apprécié le style canadien et affirme que le jeu rapide et les motions multiples à l’offensive l’ont aidé à devenir un meilleur entraîneur. La Coupe Grey remportée en 2013 avec les Roughriders a aussi été un point tournant.

«C’est cette expérience qui m’a permis de rester dans le coaching. Le niveau de jeu était très bon. J’ai dirigé d’excellents joueurs. Je disais à plusieurs d’entre eux qu’ils auraient pu jouer dans la NFL. Tout est parfois une simple question d’opportunité», s’est-il souvenu.

Des joueurs admiratifs

En 2017, Holland s’est joint aux 49ers lorsque Kyle Shanahan est devenu entraîneur-chef. La stabilité perdure depuis et sous son aile, d’excellents secondeurs ont connu une belle éclosion.

«On sait ce qu’il vit et on veut gagner pour lui. On croirait qu’il n’est pas malade, jusqu’à ce qu’il parte pour aller en chimiothérapie. À chaque fois, ça nous fait réaliser qu’il doit se battre parce que sinon, il ne se plaint jamais. Quand on est dans une mauvaise journée, il suffit de le regarder aller pour se rappeler que le football est un cadeau que la vie nous fait», a témoigné Dre Greenlaw, qui compte deux interceptions et 15 plaqués dans les présentes séries.

De son côté, le général de la défense au milieu du terrain, Fred Warner, considère Johnny Holland comme son mentor, après six saisons sous ses ordres.

«Sa présence est très significative, sur le terrain et en dehors. Je lui dois beaucoup. Il a toujours su tirer le meilleur de moi-même. Malgré la bataille qu’il mène, il a toujours le même niveau d’énergie. C’est ce genre d’homme qui fait de nous de meilleures personnes.»

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EN BREF...

Bonsoir, monsieur Davis!
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Photo d'archives, AFP

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Photo d'archives, AFP

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Mahomes muet sur son papa
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Photo d'archives, AFP

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