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Au Royaume-Uni, la pression monte pour retirer tous ses titres au prince Andrew

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2025-10-20T16:01:57Z
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Des voix s’élèvent au Parlement britannique pour demander le retrait des titres du prince Andrew, rattrapé par l’affaire Epstein, alors que la famille royale se prépare à voir émerger davantage de révélations des mémoires posthumes de son accusatrice Virginia Giuffre. 

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Le retrait des titres serait un acte plus fort qu’un simple renoncement de la part du prince.

Andrew, 65 ans, est tombé en disgrâce en raison de sa proximité avec Jeffrey Epstein, le pédocriminel américain retrouvé mort dans sa prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.

Mis à l’écart de la famille royale depuis 2019, Andrew a annoncé vendredi, sous la pression de son frère le roi Charles III, qu’il renonçait à son titre de duc de York, après la publication de premiers extraits des mémoires de l’Américaine Virginia Giuffre, principale plaignante de l’affaire Epstein.

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Le livre, «Nobody’s girl», sortira mardi. Dans les extraits déjà publiés par plusieurs médias, elle raconte avoir été transformée en esclave sexuelle par Epstein et avoir eu des relations sexuelles avec Andrew à trois reprises, dont une fois alors qu'elle avait 17 ans. Le prince a toujours nié ces accusations.

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Les scandales dans lesquels est empêtré Andrew sont une source d'embarras de taille pour le palais de Buckingham, qui se prépare à «encore d'autres jours difficiles», selon des sources citées par la BBC.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Le prince William, héritier de la Couronne, a été consulté à propos de la décision de son oncle d'abandonner ses titres. Et selon les médias britanniques, il prévoit lorsqu’il accèdera au trône de le bannir davantage, notamment en l’excluant de son couronnement.

John Rainford/WENN.com
John Rainford/WENN.com

Plusieurs députés souhaitent quant à eux un débat au Parlement sur le retrait formel des titres royaux d’Andrew.

Règle non écrite

Rachael Maskell, députée de la ville de York, dont Andrew porte le titre officiel, a déposé un projet de loi visant à permettre au roi ou à une commission parlementaire de l'en priver.

Cette élue indépendante a annoncé qu'elle adresserait cette semaine un courrier aux ministres pour les inciter à soutenir ce texte.

En 1917, une loi avait été adoptée pour retirer les titres de pairs et des princes ayant combattu contre les Britanniques pendant la Première Guerre mondiale.

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D'autres se saisissent de cette affaire pour remettre en cause certains usages.

Ainsi un membre travailliste de la Chambre des Lords, George Foulkes, a écrit dimanche aux autorités des deux chambres du Parlement afin de demander une révision des règles encadrant les questions posées à propos de la famille royale.

«Il n’y a pas d’interdiction formelle mais l’usage veut qu’on ne pose pas de questions sur les membres de la famille royale», souligne auprès de l’AFP Robert Hazell, professeur de sciences politiques à University College London (UCL).

Concrètement, «aucune question ne peut être posée qui met directement en avant le nom du souverain ou l’influence de la Couronne devant le Parlement, ou qui critique le souverain ou la famille royale», détaille-t-il.

«Possible» mais «difficile»

Au Guardian, George Foulkes a également indiqué que le bureau de dépôt des Lords avait systématiquement rejeté les questions qu'il avait tenté de poser cette année sur Andrew et son rôle en tant que représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce et l'investissement - rôle que le prince a finalement abandonné en 2011.

Cette fonction est revenue dans l'actualité car Andrew a été fin 2024 au cœur d'une autre affaire en raison de ses liens avec un Chinois soupçonné d'espionnage.

Pour Norman Baker, qui a été parlementaire de 1997 à 2015 sous la bannière des Libéraux démocrates, «il est possible» de poser une question sur la famille royale, quitte à ruser en l'incluant dans une question sur un autre sujet. «Cela reste tout de même très difficile», résume-t-il à l'AFP.

Selon lui, le scandale touchant le prince Andrew est «une occasion» d'en finir avec cet usage.

De son côté, la police de Londres a annoncé enquêter sur une information selon laquelle Andrew aurait chargé un officier de trouver des informations compromettantes contre Mme Giuffre, qui a mis fin à ses jours en avril à l'âge de 41 ans en Australie.

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