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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Au PLQ, les idées viennent en option

Photo Agence QMI, Marcel Tremblay
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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2025-06-18T19:30:00Z
2025-06-19T04:00:00Z
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J’espère, cher lecteur, que vous n’attendiez pas de la course à la direction du PLQ des idées neuves et du contenu.

Ce serait mal connaître le PLQ.

Une seule chose compte pour lui: être au pouvoir.

Historiquement, cet ultrapragmatisme l’a bien servi.

Pour retrouver un PLQ soucieux d’idées, il faut remonter à Claude Ryan, il y a mille ans, et l’échec fut cuisant.

Quand le PLQ est dans l’opposition, une seule question compte: qui va nous ramener au pouvoir le plus vite possible?

Métier

Le pouvoir pour en faire quoi?

Cette question fait rire un authentique libéral.

Le pouvoir est un but en soi.

Pour le reste, on dira ce qu’il faut dire sur le développement économique, les dangers de la «séparation» ou «cette diversité-qui-est-notre-force».

Et pourquoi l’en blâmer? Pourquoi le PLQ devrait-il se soucier de contenu s’il gagne en offrant le strict minimum?

Dans cette perspective, les militants libéraux ont choisi le candidat avec le plus de notoriété et d’expérience.

Pablo Rodriguez est, pour l’essentiel, un politicien professionnel. Il n’a pas vraiment fait d’autre chose pendant sa vie adulte.

Ce n’est pas un problème parce que les électeurs se contentent de ce genre de profil.

La politique devient de plus en plus un métier. On y entre jeune et on y passe sa vie.

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On prête à George Bush père, le 43e président des États-Unis, les propos voulant que la clé du succès en politique, c’est d’être là.

Si vous restez suffisamment longtemps dans le jeu, avec patience et constance, en ne gaffant pas trop, votre heure risque fort de sonner un jour.

La politique, c’est infiniment plus une affaire d’endurance et de résilience qu’une affaire d’idées.

On n’associe M. Rodriguez à aucune déclaration marquante, à aucune réforme importante.

Ce n’est pas un handicap. Il est dans le paysage depuis longtemps, sans les casseroles d’un Denis Coderre.

Il est travaillant et il a le «sens de la clip», c’est-à-dire la capacité de résumer devant un micro l’air du temps ou la ligne officielle.

Ça suffit amplement de nos jours.

Après avoir été longtemps un proche de Justin Trudeau, sera-t-il un boulet?

Non, le PLC a régulièrement devancé le Bloc au Québec.

Bémol

J’entends qu’il pourra difficilement blâmer la gestion par le gouvernement Legault des finances publiques et de l’immigration quand on voit le désastreux héritage du gouvernement Trudeau.

Mais le principal adversaire du PLQ risque d’être le PQ et pas la CAQ.

Son discours est donc déjà trouvé: avec nous, pas de référendum. Original, hein?

Seul bémol: ce discours est parfait dans une course à deux, peut-être moins dans une course à cinq.

On pourrait croire que passer d’Ottawa à Québec, c’est délaisser les généralités pour rentrer dans les détails des hôpitaux et des écoles.

C’est moins vrai que jadis. Les électeurs ne sont plus très exigeants.

On peut aller très loin en n’ayant rien d’intéressant à dire.

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