«Au nord d’Albany»: un film sincère mais inégal


Maxime Demers
L’actrice et cinéaste Marianne Farley a fait sensation il y a trois ans en décrochant une nomination aux Oscars avec son poignant court métrage Marguerite. Très attendu, son premier long métrage, Au nord d’Albany, possède de belles qualités, mais ne remplit pas toutes ses promesses.
Annie (Céline Bonnier), une mère monoparentale, quitte Montréal en catastrophe avec son fils Félix (Eliott Plamondon) et sa fille Sarah (Zeneb Blanchet), une adolescente rebelle.
À Félix, qui ne parvient pas à comprendre les raisons de ce départ précipité, Annie affirme vouloir simplement aller passer un peu de temps chez le père des enfants, qui habite en Floride. Mais on devine assez rapidement que ce voyage n’a rien d’anodin. Victime d’intimidation à son école, Sarah a en effet été impliquée dans une altercation qui a mal tourné. Pour protéger sa fille et surtout pour éviter d’avoir à faire face aux conséquences de son geste, Annie a décidé de fuir aux États-Unis avec ses deux enfants.
Or, au milieu du parc des Adirondacks, la voiture d’Annie tombe en panne et le trio se retrouve coincé dans un petit village. Pour faire réparer sa voiture le plus vite possible, Annie n’aura pas d’autre choix que de négocier avec Paul (Rick Roberts), un garagiste bourru qui vit seul avec sa fille (Naomi Cormier), une adolescente du même âge que Sarah.
Intrigue secondaire
Marianne Farley s’est inspirée d’une mésaventure qu’elle a vécue il y a quelques années dans le parc des Adirondacks pour écrire (avec son coscénariste Claude Brie) le scénario de ce drame psychologique aux accents de thriller. La cinéaste y aborde avec sincérité les défis de la parentalité et les difficultés de communiquer. Mais son scénario manque de relief et s’embourbe dans une multitude de thèmes et une intrigue secondaire plus ou moins intéressante.
Excellente comme toujours, Céline Bonnier offre une performance remplie de nuances dans la peau d’une mère désemparée qui tente du mieux qu’elle peut de protéger sa fille, À ses côtés, la jeune Zeneb Blanchet est criante de vérité sous les traits d’une adolescente tourmentée et rongée par la culpabilité. Le niveau de jeu du reste de la distribution s’avère toutefois quelque peu inégal.
Marianne Farley parvient à démontrer ses talents de réalisatrice dans sa façon notamment d’installer une atmosphère anxiogène et d’insuffler une touche de suspense à son récit. Mais en bout de ligne, son premier long métrage peine, hélas, à captiver et à émouvoir.
- Note: 3 étoiles sur 5.
Au nord d’Albany, un film de Marianne Farley avec Céline Bonnier, Zeneb Blanchet, Eliott Plamondon, Rick Roberts et Naomi Cormier. À l’affiche.