Demidov: jamais vu un tel accueil... mais c'est le temps de peser sur le bouton de panique!
Vous voyez ça d’ici, le Canadien exclu des séries?


Marc de Foy
Ivan Demidov a connu une soirée presque parfaite à son baptême du feu dans la Ligue nationale de hockey. C’est le Canadien qui a failli à la tâche. Pour un troisième match de suite, le Tricolore a raté la chance de confirmer sa présence dans les séries.
On a beau dire que l’avance de la troupe de Martin St-Louis est de quatre points sur les Blue Jackets de Columbus, le Canadien étire sa chance. Il ne lui reste plus qu’un match à disputer, soit mercredi soir au Centre Bell contre les Hurricanes de la Caroline, une équipe qui ne lui fait jamais de cadeau.
Quant aux Blue Jackets, ils se mesureront à deux formations éliminées du détail, en l’occurrence les Flyers de Philadelphie, à qui ils rendront visite mardi soir, et les Islanders de Patrick Roy, qu’ils recevront dans leur château fort jeudi soir.
Mon estimé collègue Jonathan Bernier, mon voisin de gauche sur la passerelle de presse, me dit que le Canadien n’a besoin que d’un seul point pour obtenir son billet pour le tournoi printanier.
C’est vrai que c’est à portée de main, mais je ne suis pas rassuré. Qu’on presse le bouton de panique!
Vous voyez d’ici, le Canadien exclu des séries?
J’aime autant ne pas y penser.
Foule en délire!
Tout augurait pourtant si bien après 13min32s de jeu. Le Tout-Montréal avait contracté la fièvre Demidov, qui avait finement orchestré le premier but du Canadien, marqué par Alex Newhook, et inscrit lui-même le deuxième avec la complicité de Mike Matheson.
Les spectateurs étaient en extase devant le jeune joueur russe. Jamais le Centre Bell ne m’est apparu aussi bruyant.
J’ai la chance de suivre les activités du Canadien depuis 1982 pour le compte du Journal. J’ai beau me creuser les méninges, je ne me rappelle pas avoir vu un joueur du Tricolore être accueilli avec autant de ferveur que Demidov dans cette défaite crève-cœur contre les Blackhawks de Chicago.
Une ovation n’attendait pas l’autre.
Ça a commencé par le traditionnel tour d’honneur réservé aux recrues au début de l’échauffement. Puis, la foule a salué la première présence officielle sur la glace. Les décibels ont résonné au maximum quand Demidov a obtenu ses deux points.
Je ne sais pas comment le son sortait sur vos téléviseurs, mais, sur place, c’était ahurissant.
Ça venait des tripes!
C’était comme si les amateurs disaient: «Enfin, on l’a notre grand marqueur!»
Une seule faute
Le seul reproche que l’on puisse faire à Demidov, c’est sur le troisième but des visiteurs. Il a arrêté de patiner en zone défensive, ce qui a permis à Lukas Reichel de parvenir seul devant Samuel Montembeault, qu’il a déjoué.
Parlant d’erreur, qu’est-ce que Kaiden Guhle a pensé quand il s’est avancé en territoire offensif pour appliquer une dure mise en échec à Oliver Moore dans les derniers instants de la première période?
L’attaquant des Hawks ne nuisait à personne, le Canadien contrôlait la situation. Ce geste de Guhle a donné du gaz aux visiteurs, qui à partir de ce moment, ont marqué trois fois consécutivement pour prendre les devants.
Que Demidov ait réussi sa rentrée, c’est bien, mais il ne faudrait pas oublier Juraj Slafkovsky, qui avec la complicité de Cole Caufield et Lane Hutson, a permis aux siens de jouer pour un deuxième point en prolongation..
Les jeunes deviennent plus que jamais la force du Canadien..