Au lieu d’accepter une contravention, un jeune Montréalais prend la fuite et force même un barrage

Un jeune Montréalais téméraire qui a conduit en fou dans une zone scolaire à la sortie des classes, foncé vers des policiers et même forcé un barrage pour éviter une banale contravention s’expose maintenant à une bien pire sentence.

«Les policiers ont vu la poussière lever sur la rue au passage du véhicule qui prenait la fuite [...] alors que plusieurs enfants se trouvaient sur les trottoirs puisque c’était l’heure de la fin des classes», a expliqué M^e Jean-Philippe MacKay, de la Couronne, ce jeudi, au palais de justice de Montréal.

Menotté dans le box des accusés, Keven Similhomme, 21 ans, est resté de marbre en écoutant le procureur relater sa journée du 12 mars 2024, où il a coup sur coup conduit dangereusement, commis un délit de fuite ainsi qu’entravé les policiers.

Tout a commencé quand des patrouilleurs ont remarqué l’accusé, au volant d’une BMW, qui faisait mal un arrêt obligatoire en plus d’oublier de mettre ses clignotants lors d’un virage.

Sauf qu’au lieu de collaborer, Similhomme a décidé de prendre la fuite à environ 80km/h dans une zone scolaire.

«En quittant, l’accusé donne un gros coup de volant et passe tout près de heurter le véhicule des agents», indique le résumé des faits.

Accès GPS

Le jeune criminel est parti si vite que les policiers l’ont perdu de vue. Mais, bien que Similhomme pensait avoir gagné, il s’était complètement trompé.

C’est que les policiers avaient eu le temps de noter le numéro de plaque d’immatriculation de la voiture. Il s’agissait d’une BMW louée, et le véritable propriétaire s’est proposé d’aider les agents.

«Il leur a donné accès aux données de géolocalisation du véhicule par l’entremise d’une application en ligne», a indiqué la Couronne.

Grâce à cet outil, les policiers ont pu suivre Similhomme à la trace, l’observant faire des va-et-vient dans des stationnements de centres d’achats. Et, durant ses déplacements, il circulait beaucoup trop vite, atteignant même 178 km/h sur l’autoroute.

«Les policiers demeuraient en retrait pour éviter un comportement de fuite», indique la preuve retenue contre le jeune homme.

Traces dans la neige

Puis, même quand les policiers ont érigé un barrage d’autopatrouilles pour l’intercepter, l’accusé a plutôt «forcé une brèche» pour continuer son chemin. Il a alors heurté une autre voiture de police, qui l’a forcé à s’arrêter net.

Déterminé à ne pas se faire prendre, Similhomme a alors fui les policiers à pied. Malheureusement pour lui, il avait neigé, si bien que, même s’il avait réussi à semer les agents, ceux-ci n’ont eu qu’à le suivre à la trace, littéralement.

«Il a été retrouvé caché, couché au sol, derrière un cabanon», a indiqué la Couronne.

Plutôt que d’aller à procès, Similhomme a plaidé coupable ce jeudi. Il reviendra à la cour ultérieurement pour les observations sur la peine à lui imposer. Son avocate, M^e Vicky Powell, a toutefois assuré que le jeune homme avait mis fin au «mode de vie» qu’il avait à l’époque des crimes.