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Monde

Au G20, une famille internationale «dysfonctionnelle» va chercher des compromis

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Agence France-Presse

2023-09-08T18:20:24Z
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La réunion d'une famille «dysfonctionnelle»: voilà comment le patron de l'ONU a décrit vendredi le sommet du G20, qui cherchera des compromis en matière d'économie et de climat, mais qui reste profondément divisé sur la guerre en Ukraine.

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La plupart des chefs d'État et de gouvernement sont arrivés vendredi à New Delhi, pour participer à une réunion de deux jours, samedi et dimanche.

Elle se tiendra sans le président russe Vladimir Poutine et sans le président chinois Xi Jinping, dont l'absence pose la question de la pertinence de ce grand raout diplomatique.

Le G20 est né en 2008 de la volonté de réguler la finance mondiale, alors dévastée, en mettant autour d'une même table vieilles nations industrialisées et puissances émergentes.

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Biden et Modi

Joe Biden, qui compte bien occuper l'espace laissé vacant par ses grands rivaux, a commencé vendredi par une réunion bilatérale avec Narendra Modi.

Le premier ministre indien, dont le visage est omniprésent sur les panneaux accueillant les délégations à New Delhi, veut profiter de ce sommet des vingt premières économies mondiales pour affirmer sa place dans la hiérarchie diplomatique mondiale.

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Le chef de gouvernement nationaliste hindou et le président démocrate, à l'issue d'une rencontre fermée à la presse, mais dont le gouvernement indien a diffusé des images très léchées, ont vanté dans un communiqué commun le «partenariat solide et durable» entre leurs deux pays.

Ils ne se quittent plus, ou presque: leur rencontre fait suite à une visite d'État de Narendra Modi à la Maison-Blanche en juin.

Et le premier ministre indien s'est dit «impatient» de recevoir à nouveau le président américain l'an prochain pour une réunion du Quad (Japon, Australie, Inde, États-Unis), ce format diplomatique que Washington a relancé pour en remontrer à la Chine.

L'absence des dirigeants chinois et russe «est une déception pour l'Inde», a commenté Kurt Campbell, un conseiller de Joe Biden. «Pour nos interlocuteurs indiens, c'est à la fois gratifiant et rassurant que les États-Unis soient au rendez-vous», s'est-il réjoui.

Les Américains entendent peser de tout leur poids au moment où la famille mondiale se montre bien «dysfonctionnelle», comme l'a déploré vendredi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

«Les divisions s'accroissent, les tensions explosent et la confiance s'érode - ce qui (mis) ensemble, fait planer le spectre de la fragmentation et, à terme, de la confrontation» a-t-il déclaré.

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Vers un G21?

Kurt Campbell, côté américain, a toutefois assuré que les négociations avaient progressé sur le climat, et sur la formulation qui figurerait en la matière dans le communiqué final de la réunion.

Sur l'Ukraine en revanche, il a laissé entendre que les désaccords subsistaient, lors d'un échange avec la presse: «les États-Unis et leurs alliés restent concentrés, déterminés et résolus pour ce qui concerne l'Ukraine, et nous l'avons dit tout à fait clairement à tous nos interlocuteurs.»

L'Inde, pays hôte du G20, n'a pas adhéré aux sanctions contre Moscou après l'invasion. Et d'autres pays émergents refusent de s'aligner sur les Occidentaux.

Les États-Unis en sont conscients, et de toute façon leur priorité à New Delhi est économique: doper les capacités de financement de la Banque mondiale notamment, pour offrir une alternative aux gigantesques plans d'investissement chinois, les «Nouvelles routes de la soie.»

La Russie est représentée à New Delhi par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui a déjà donné le ton dans un communiqué: «Nous travaillons étroitement avec tous les pays du G20 afin de (...) lutter contre les tentatives d'expliquer les problèmes humanitaires et économiques dans le monde uniquement par "le conflit en Ukraine"».

La Chine envoie quant à elle le premier ministre Li Qiang.

Jeudi, M. Modi a réitéré son souhait d'élargir le bloc en G21 avec «l'inclusion de l'Union africaine en tant que membre permanent». Un projet qui, c'est chose rare au G20, semble plus ou moins faire consensus.

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