Au diable la musique
Les Foo Fighters explorent le cinéma d’horreur

Bruno Lapointe
Dave Grohl se transforme en suppôt de Satan pour Studio 666, une comédie d’horreur dont les fans des Foo Fighters ne feront qu’une bouchée. Mais les autres, eux, risquent de rester sur leur appétit.
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Les Foo Fighters – ou plutôt, une version fictive d’eux-mêmes – sont en manque criant d’inspiration pour leur tant attendu 10e opus en carrière. Leur solution ? Poser leurs pénates dans une maison décrépite pour y écrire, composer et enregistrer ce nouvel album. Et c’est là-bas que des forces lucifériennes viendront prendre possession du corps et de l’esprit du leader du groupe, lui octroyant des pulsions violentes et meurtrières.
Bref, on ne réinvente pas la roue ici. Nul besoin de le faire, de toute façon, l’objectif principal de Studio 666 étant de faire rigoler et frémir les cinéphiles.
Dave Grohl et sa bande y arrivent-ils pour autant ? Pas exactement. Et c’est dommage parce que son ouverture, brutale et sanglante à souhait, laissait présager une comédie d’épouvante aussi jouissive qu’un Shaun of the Dead ou encore Tucker and Dale vs Evil. Hélas, on manque ici d’esprit et de conviction pour élever Studio 666 au même niveau que ces classiques du genre.

Une fois ses bases jetées, le scénario s’enlise ici dans la prévisibilité et la facilité, nous balayant au visage tous les clichés du genre pour susciter autant le rire que les frissons. Seules réussites, les scènes de meurtres sauront apaiser les amateurs d’hémoglobine par leur violence particulièrement graphique.
Des acteurs peu convaincants
Sinon, c’est la débandade totale. Si leurs fans les plus indéfectibles n’y verront que du feu, y voyant là une occasion de découvrir leurs idoles sous un tout autre jour, les fans d’horreur (voire de cinéma en général) lèveront les yeux au ciel à de nombreuses reprises. Car n’en déplaise à leurs apôtres, les membres des Foo Fighters n’ont malheureusement pas les talents de comédiens nécessaires pour porter un film entier sur leurs épaules.
Ça, ça devient d’autant plus évident lorsqu’ils partagent l’écran avec Leslie Grossman, Whitney Cummings ou Will Forte, comiques invétérés qui leur font ombre à tout coup.
Même chose pour le cinéaste BJ McDonnell qui n’impressionne guère plus ici qu’il ne l’avait fait à l’époque de Hatchet III. Sa démarche s’essouffle ici tout aussi rapidement, le laissant visiblement démuni dans un univers autre que celui du vidéoclip.
Studio 666 ★★
Un film de BJ McDonnell.
Avec les Foo Fighters.
À l’affiche.