Au-delà des tarifs: le ralentissement économique

Les nouveaux tarifs de Donald Trump sont entrés en vigueur vendredi. Il s’agit d’un coup dur de plus pour l’industrie, qui souffre davantage du climat d’incertitude que des tarifs.

• À lire aussi: Les Bourses mondiales chahutées par les droits de douane et le chômage aux États-Unis

• À lire aussi: Ralentissement économique: Manac procède à 114 licenciements préventifs

• À lire aussi: Emplois et investissements en baisse: l’incertitude de la guerre tarifaire «fait très mal»

Reste que les conséquences sont réelles.

L’incertitude provoquée par le président américain ralentit les projets d’investissement.

Pour Portes Baril à Victoriaville, c’est le quart du carnet de commandes qui est suspendu.

«Le bon de commande est là, mais il y a un mot d’ordre d’attendre. Pas de date de livraison», explique le directeur général Dany Caron.

Son entreprise, quoique protégée par l’Accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), a quand même remplacé un fournisseur de l’Ohio aux États-Unis par un autre en Ontario, de notre côté de la frontière.

«On avait quand même commencé à négocier avec cette entreprise-là. On a tout simplement conclu quand on a vu les tarifs arriver et tout ça», poursuit-il.

Et Portes Baril est loin d’être la seule à écoper du ralentissement.

Yves Lacroix, président de Fab3R, a confirmé à TVA nouvelles que son entreprise était protégée par l’ACEUM, mais que le ralentissement économique faisait mal au chiffre d’affaires, parce que plusieurs investissements chez les clients étaient en suspens.

Et il pourrait y avoir un effet domino.

«Les devises vont bouger, et ça aussi, ça va avoir un impact majeur. Est-ce qu’on va se retrouver avec une poussée inflationniste? Et qui dit poussée inflationniste dit fort risque de récession», mentionne M. Lacroix, également directeur général de l’innovation et du développement économique de Fab3R.

Certains domaines écopent quand même directement des tarifs. Par exemple, Solucan, qui imprime des cannettes d’aluminium, avait normalement 40% de son chiffre d’affaires de l’autre côté de la frontière.

Les trois quarts de ces commandes ont fondu comme neige au soleil depuis le début de la crise commerciale.