Au cœur de l’obscurité

Karine Vilder
Pour passer une merveilleuse fin de semaine pendant que des petits monstres en tous genres déambulent dehors, on peut difficilement imaginer meilleur livre que Notre part de nuit.
L’expression « coup de cœur » n’est pas assez forte pour traduire notre ressenti face à cet incroyable premier roman de l’Argentine Mariana Enriquez. Et il a beau compter près de 750 pages, pas un seul instant on ne s’est ennuyé. Pour tout vous dire, on aurait même souhaité pouvoir lire quelques chapitres de plus !
L’histoire débute aux pires heures de la dictature, quand des centaines de personnes étaient chaque jour emprisonnées, torturées, fusillées ou portées disparues. Au milieu de ce chaos, il y a Juan et son jeune fils Gaspar, qui pleure toujours la perte de sa mère, fauchée trois mois plus tôt par un autobus. Tous deux semblent vouloir fuir quelque chose de menaçant, et lorsque le petit Gaspar se mettra lui aussi à voir les morts qui errent autour d’eux (les échos des personnes assassinées par la junte), on commencera tranquillement à comprendre ce qui se passe.
Une touche d’horreur
En gros, Juan est un médium aux pouvoirs très puissants. Né avec une malformation cardiaque, il est aussi très malade et de ce fait, il ne sera sans doute bientôt plus là pour protéger son fils. De quoi ? Essentiellement de l’Ordre, une organisation secrète vouant un culte aux divinités chtoniennes dans l’espoir d’accéder à la vie éternelle.
Sachant tout ce dont ses membres sont capables pour parvenir à leurs fins, Juan va refuser que Gaspar le remplace un jour au sein de l’Ordre, et pour ça, il sera prêt à tenter l’impossible, même déjouer les démons.
L’écriture est addictive et l’intrigue, qui nous trimballe aux quatre coins du monde, tout simplement fantastique.
À lire cette semaine
Toucher le noir

Les 10 nouvelles de ce recueil ont été écrites par une belle brochette de spécialistes du noir, dont Valentin Musso, Franck Thilliez, Jacques Saussey, Solène Bakowski et Michaël Mention. Si on a envie de s’offrir une petite virée dans les ténèbres obscures de l’âme humaine, c’est le bouquin qu’il nous faut. Certaines histoires, comme No smoking ou Retour de soirée, sont excellentes.
Engloutie

Être incroyablement intelligent n’est pas toujours une bonne chose. Surtout lorsque notre plus grand plaisir dans la vie est de sentir la terreur qui s’empare des gens qu’on s’apprête à tuer... En choisissant d’aller passer leurs vacances à Amrum, une petite île allemande de la mer du Nord, deux couples ne tarderont donc à nager en plein cauchemar. Un polar bien troussé à lire toutes portes closes le soir de l’Halloween !
Chasse aux sorcières

Si on préfère les histoires un peu plus légères qui ne manquent pas d’humour, ce 28e opus des aventures de la détective britannique Agatha Raisin est tout indiqué. Là encore, la pimpante quinqua sera appelée à résoudre une mystérieuse affaire de meurtres, les petits villages des Cotswolds semblant attirer toutes sortes de criminels...
Réveillons les sorcières !

Au fil des siècles, bien des sorcières ont marqué l’imaginaire collectif, qu’elles aient réellement vécu ou non. Circé, Morgane, Jeanne d’Arc, les sorcières de Salem, Sabrina, Maléfique, Hermione Granger... Cet ouvrage retrace leur histoire tout en expliquant pourquoi ces femmes ont joué un rôle important et pourquoi elles sont toujours présentes dans notre culture. Une lecture envoûtante !
Frissons garantis
L’homme-miroir

Les fans de polars suédois savent qu’un couple se cache derrière le pseudonyme de Lars Kepler. Une fois encore, ces deux écrivains ont ainsi uni leurs forces pour imaginer une histoire tordue à souhait. Et bien saigneuse, aussi. Ce qui, pour l’Halloween, ne pouvait pas mieux tomber.
Très vite, on sera d’ailleurs plongé en plein film d’horreur : kidnappée à la sortie des classes, une jeune fille de 16 ans va être séquestrée dans une ancienne ferme d’élevage de visons perdue au milieu de nulle part. C’est le modeste royaume d’une psychopathe qui se fait appeler « grand-mère », et gare à celles qui tentent de s’enfuir de là. Car dehors, il y a des pièges partout...
Noirs secrets
Un beau jour, l’une des pauvres filles retenues dans cette ancienne ferme sera toutefois retrouvée. Mais pendue avec un câble d’acier dans un parc du centre-ville de Stockholm. L’enquête va finir par être confiée à l’inspecteur Joona Linna, le héros récurrent du tandem Lars Keplers. Manque de chance, le seul témoin de ce meurtre sera un homme souffrant d’importants troubles mentaux. Alors pour réussir à le faire parler, Joona Linna aura l’idée brillante de faire appel à un hypnotiseur. Le même que celui avec lequel toute la série a commencé.
Haletant d’un bout à l’autre.