Au cœur de la mafia russe montréalaise


Marie-France Bornais
Ayant eu accès à des informations privilégiées, Steve Laflamme dévoile la face méconnue et très violente de la mafia russe montréalaise dans un polar particulièrement féroce, Sans la peau.
Son enquêteur, Xavier Martel, doit reprendre du service après qu’un corps eut été découvert dans un conteneur du port de Montréal. Ce qu’il découvrira est à faire dresser les cheveux sur la tête.
Xavier Martel doit se frotter à la dangereuse mafia russe montréalaise dans cette enquête où l’argent sale, le trafic humain et les crimes violents l’entraîneront aux confins du territoire québécois. Il risquera plusieurs fois sa vie pour contrecarrer les plans d’un homme prêt à tout pour défendre les siens.
Steve Laflamme voulait explorer le thème de l’univers de la mafia russe montréalaise dans ce nouveau polar. « C’est un monde dont on ne parle vraiment pas souvent. Quand on pense à la mafia, on pense habituellement à la mafia italienne », dit-il.
« C’est normal, parce qu’elle est établie depuis beaucoup plus longtemps en Amérique. Mais la mafia russe, c’est à partir des années 1990. Il y en a assez à Montréal pour que ça fasse du grabuge. »
Il a eu la chance d’avoir une bonne discussion avec un ancien sergent-détective du Service de police de la Ville de Montréal qui était affecté à la couverture du crime organisé et qui a travaillé sur les Russes.
« C’était super comme source d’information ! J’avais déjà ma trame de base et il m’a permis de confirmer un certain nombre de choses. »
Le Krokodil
Dans le roman, le ressortissant russe dont le corps est retrouvé dans un conteneur porte un tatouage bizarre : la structure moléculaire du Krokodil, une drogue dévastatrice surnommée « l’héroïne des pauvres ».
L’auteur, en faisant ses recherches, a découvert toutes sortes d’informations terrifiantes à ce sujet. « Ça existe pour vrai ! C’est apparu en Sibérie, au début des années 2000. C’est une drogue artisanale dix fois plus puissante que l’héroïne. Ceux et celles qui se droguent à ça ont une espérance de vie d’à peu près deux ans, dans le meilleur des cas. »
« On l’appelle le Krokodil parce qu’au point d’injection, la peau en vient à se nécroser et à pourrir. Ça prend la texture d’écailles. C’est épouvantable, ce que ça fait. »
Il voulait trouver une façon d’en parler, même si cette drogue est très peu présente en Amérique. « Je voulais laisser planer la possibilité ou la crainte que cette drogue fasse son entrée sur le territoire. »
Il a également appris, dans ses recherches, que la mafia russe montréalaise faisait souvent du taxage. « Entre autres [...], chez certains nouveaux arrivants russes qui n’ont pas encore leur nationalité canadienne et qui ont besoin de protection. »
La mafia russe est connue comme étant très dangereuse et violente. « Je suis parti d’une base réelle mais ça reste un roman. J’ai amplifié un certain nombre de choses et créé un parrain qui est très patriotique par rapport à la Russie. Son bras droit est un homme d’une violence épouvantable qui a connu les prisons à Moscou et qui a fait son chemin à travers ça. »
- Steve Laflamme est né à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean.
- Il enseigne la littérature (policière, entre autres) au cégep de Sainte-Foy.
- Sans la peau est son troisième roman de la série mettant en scène l’enquêteur Xavier Martel.
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Steve Laflamme
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Les Éditions de l’Homme
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