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L'article provient de TVA Nouvelles
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Au Bénin, trois militaires et deux policiers tués dans une nouvelle attaque de jihadistes présumés

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2025-06-05T22:51:00Z
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Trois militaires et deux policiers ont été tués lors d'une nouvelle attaque de jihadistes présumés dans le nord du Bénin, dans un commissariat: le village de Tanougou était aussi un lieu touristique, avant que le pays ne soit frappé par ces violences.

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Le Bénin subit depuis plusieurs années l'expansion des violences jihadistes qui frappent le Burkina et le Niger voisins, et plus à l'ouest le Mali. D'autres pays côtiers du golfe de Guinée sont touchés ou menacés.

L'«attaque du commissariat de Tanougou, commune de Tanguiéta» a fait «5 morts», a affirmé à l'AFP une source militaire jeudi, parmi lesquels «2 policiers et 3 militaires».

«Les Forces de défense et de sécurité (FDS) poursuivent le ratissage de la zone», a-t-elle ajouté.

«Je sais qu’il y a eu une attaque au niveau du commissariat de notre localité, mais je ne peux vous donner aucun bilan», a déclaré un élu local.

Jeudi soir, les autorités béninoises n'avaient pas communiqué à propos de l'attaque.

Mi-avril, 54 soldats béninois ont été tués dans le parc W, plus au nord, lors de l'attaque de deux positions de l'opération antijihadiste «Mirador». Début janvier, 28 militaires ont été tués dans la même zone.

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Les deux attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe), affilié à Al-Qaïda.

Coopération régionale difficile

Les chutes de Tanougou, village situé dans la commune de Tanguiéta, constituaient l'un des sites les plus touristiques du département de l'Atacora.

«Cette attaque en rajoute à notre crainte. On se demandait, à quand le retour à l’accalmie ?­», confie un guide local, sous couvert de l'anonymat.

«Le fait qu’un important symbole de tourisme dans l’Atacora comme Tanougou soit touché risque de faire fuir encore les touristes», a-t-il dit.

Il ajoute qu'«au-delà de la perte en vie humaine, c’est une énorme perte aussi pour nous autres qui sommes dans le secteur touristique».

En janvier 2022, le Bénin avait déployé près de 3 000 soldats pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l'opération «Mirador», avant de recruter 5 000 soldats supplémentaires pour renforcer la sécurité dans le nord.

Mais le président béninois Patrice Talon a déploré cette année, mi-mars, les relations «dégradées» avec ses voisins nigérien et burkinabè et l'absence de coopération sécuritaire qui rendent difficiles, selon lui, la lutte contre le jihadisme.

Minés par des attaques jihadistes, le Niger et le Burkina, comme le Mali, sont en froid avec plusieurs pays de la région depuis qu'ils sont dirigés par des régimes militaires issus de coups d'État, perpétrés ces cinq dernières années.

Ils se sont réunis au sein d'une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES) et coopèrent notamment militairement.

Le Niger a encore récemment accusé le Bénin d'abriter des bases militaires étrangères en vue de le déstabiliser, ce que Cotonou nie.

Selon une source diplomatique, 121 militaires béninois ont été tués entre 2021 et décembre 2024.

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