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L'article provient de TVA Nouvelles

Attention aux piqûres de moustiques porteurs du virus du Nil occidental

Les cas d’humain infecté par ce virus ont atteint leur troisième plus haut sommet en 23 ans

PHOTO COURTOISIE
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-07-25T04:00:00Z
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La saison dernière, 81 Québécois ont été infectés par le virus du Nil occidental en se faisant piquer par des moustiques, et trois en sont morts, un sommet depuis 2018.

«Environ 80% des personnes infectées n’ont aucun symptôme et 19% développeront des symptômes légers de type grippal comme la fièvre et des maux de tête mais 1% développeront des formes graves d'ordre neurologique potentiellement mortelles», explique l’épidémiologiste Miarisoa Rindra Rakotoarinia, de l’équipe des zoonoses à l’Institut national de santé publique du Québec.

Elle souligne l’importance de bien se protéger des piqûres de maringouin alors que les vacances de la construction battent leur plein en éliminant les eaux stagnantes autour de la maison, en fermant les moustiquaires et en utilisant du chasse-moustiques lors des sorties à l’extérieur. «Il n’existe pas de vaccin ni de médicament contre la maladie lorsqu’elle est déclarée», précise-t-elle.

Miarisoa Rindra Rakotoarinia est conseillère scientifique (équipe des zoonoses) à l’Unité des maladies infectieuses de l’Institut national de santé publique du Québec.
Miarisoa Rindra Rakotoarinia est conseillère scientifique (équipe des zoonoses) à l’Unité des maladies infectieuses de l’Institut national de santé publique du Québec. INSPQ

Troisième pire année

Le nombre de personnes infectées au Québec est le troisième plus haut en 23 ans de surveillance de ce virus venu d’Afrique et identifié pour la première fois au Québec en 2002.

La pire année a été 2018 (201 cas, dont 15 mortels) et 2012 (134 cas, dont cinq mortels).

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Difficile de dire ce qui nous attend pour l’été 2025, mais l’abondance de pluies au printemps pourrait avoir favorisé les éclosions de moustiques et augmenté les risques de transmission chez l’humain.

L’incubation du virus peut s’étirer sur 10 jours après la piqûre et la plupart des cas de cette maladie à déclaration obligatoire sont rapportés au début du mois d’août.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Cycles

Cette maladie a tendance à progresser en cycles, c’est-à-dire qu’elle ne connaît pas une croissance continue et graduelle. Ce cycle est influencé par l’immunité des oiseaux, qui sont les hôtes du virus. Après une année avec beaucoup de cas, les oiseaux développent une immunité, ce qui réduit la transmission l’année suivante.

En plus des printemps pluvieux, les températures élevées de l’été accélèrent la propagation des moustiques et la réplication du virus. Les corvidés sont les hôtes préférés et les humains (ainsi que le cheval) ne sont que des cibles accidentelles. Cela signifie que la charge virale n’est pas assez élevée pour contaminer d’autres individus.

Mme Rakotoarinia a réalisé un doctorat sur l’effet des changements climatiques sur les moustiques porteurs de maladies. Selon elle, les deux espèces vectrices du virus sur les 63 qu’on trouve au Québec s’étendent vers le nord en raison du réchauffement climatique.

Aux trois régions touchées par le virus du Nil occidental (Montréal, Laval et la Montérégie) pourraient s’en ajouter d’autres plus nordiques dès cette année.

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