Attention à Éric Duhaime


Mario Dumont
Le chef du Parti conservateur du Québec a officialisé sa candidature en vue de l’élection complémentaire d’Arthabaska. François Legault doit déclencher cette partielle d’ici la mi-septembre pour remplacer le député Lefebvre qui a fait le saut au fédéral.
Éric Duhaime voit dans cette circonscription une occasion rêvée de faire son entrée à l’Assemblée nationale. Il a raison de tenter le coup. La région de Victoriaville vote conservateur au fédéral et on y retrouve un tissu de PME pouvant créer un terreau fertile pour un programme économique plus à droite.
Comprenons-nous, c’est loin d’être gagné pour lui, mais ses chances sont réelles et il les améliore en s’annonçant tôt. Faites-lui confiance pour être visible localement au cours des prochaines semaines.
Depuis deux ans, son parti conservateur s’est éloigné des thèmes quasi complotistes avec lesquels il avait flirté durant la pandémie. Il s’est concentré sur un travail plus sérieux, portant sur les questions économiques et la gouvernance de l’État. Cela est de nature à ouvrir de nouvelles oreilles à son message.
Finances publiques
Malgré la présence de quatre partis à l’Assemblée nationale, on a toujours l’impression que la patinoire reste bien libre à droite. La décote du Québec a donné tout un coup à la CAQ. Le parti est coincé à justifier que ses grosses dépenses et généreuses conventions collectives étaient fondées sur le bien public.
Or les électeurs sont surtout surpris par cet échec de la part d’un parti de comptables et d’administrateurs. Et ils sont peu impressionnés par les réelles améliorations des services publics, notamment en santé.
Le Parti libéral tente de reprendre sa crédibilité sur le thème des finances publiques, mais ses efforts sont timides et les francophones semblent toujours insensibles à ses messages.
Le PQ a eu le vent dans les voiles depuis deux ans et il tient un discours responsable sur les finances publiques. Arthabaska sera néanmoins un gros test. Le Bloc y a fini troisième avec un candidat vedette cette semaine. Ajoutons que les chicanes du mouvement souverainiste sur la place publique pourraient refroidir des électeurs.
Élan espéré
Éric Duhaime est parvenu à se maintenir dans les sondages malgré une faible visibilité. Au cours des derniers mois, on l’a même vu passer devant Québec solidaire à quelques reprises.
Le calcul que fait Éric Duhaime est simple. Une victoire dans cette élection partielle aurait le potentiel de propulser son parti. De trois façons:
- Il serait instantanément pris plus au sérieux.
- Il connaîtrait un gain de visibilité majeur dans l’immédiat, en plus d’améliorer sa visibilité à long terme par une présence à l’Assemblée nationale.
- Il porterait un coup dur à trois adversaires qui se battent pour la même clientèle: la CAQ, le PQ et les libéraux.
Le Parti conservateur fédéral a obtenu plus de 23% des votes au Québec lundi. Avec quelques bons coups, Duhaime peut rêver à ce seuil.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Sophie Durocher, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :