[PHOTOS] Attentat de la gare de Montréal: le terroriste visait le Vatican!
Un des drames de 1984 s’est déroulé dans l’ombre de la visite de Jean-Paul II


Mathieu-Robert Sauvé
Le 3 septembre 1984, une bombe explose dans un casier à bagages de la gare Centrale de Montréal, faisant trois morts parmi la foule de touristes en transit dans la métropole.
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«C’est le fait marquant de la visite du pape au Canada», lance Alain Pronkin, un expert des affaires religieuses, qui souligne que cet événement aujourd’hui presque oublié demeure l'un des plus meurtriers de l’histoire de Montréal.

Le suspect, Thomas Brigham, est un ancien militaire américain qui avait planifié son attentat pour protester contre la venue du pape Jean-Paul II au Canada.
En plus du décès de trois Français âgés de 22 à 24 ans de passage au Québec (Éric Nicolas, Michelle Dubois et Florence Leblond), la déflagration fait une trentaine de blessés, qui souffrent de fractures et de lacérations, et bien entendu de multiples brûlures.

«Fin du Vatican impie»
La puissante bombe explose à tout juste 500 m de la gare Windsor, où Jean-Paul II doit arriver une semaine plus tard. La police de Montréal rendra public le contenu d’une lettre anonyme reçue au comptoir de VIA Rail quelques jours avant le drame: «À 9 h 30, le 3 septembre 1984, ce sera la fin du Vatican impie.»
Que cherchait l’auteur de cette tragédie? Ses motivations sont obscures et le procès ne permettra pas d’en connaître les fondements. Il meurt d’un arrêt cardiaque en 1993 en prison, alors qu’il purge une peine à perpétuité. On sait qu’il souffrait de problèmes de santé mentale, mais pourquoi s’en prendre au pape? Mystère.

Mesures de sécurité renforcées
Le gouvernement canadien a immédiatement condamné l'attaque et renforcé les mesures de sécurité. Ces mesures ont ensuite servi de base à la préparation antiterroriste des événements internationaux.


Le Vatican, de son côté, a déploré les effets de cette attaque envers des vies innocentes, mais a maintenu au programme la première visite d’un chef de l’Église catholique au Québec.
Cette visite a d’ailleurs été couronnée de succès, attirant notamment 300 000 fidèles à une messe en plein air à l’Université Laval.