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L'article provient de TVA Nouvelles

Atteints d'une déficience intellectuelle, ils sont contraints de quitter leur famille d’accueil pour un RPA

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Jasmin Dumas

2025-06-13T20:30:36Z
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Quatre jeunes adultes avec une déficience intellectuelle qui ont dû quitter leur famille d'accueil à moins de 24 heures d’avis se retrouvent aujourd’hui dans une résidence privée pour aînés. Bien que la situation soit temporaire, elle est vivement dénoncée par la mère d’une des usagères.

«Je trouve ça ordinaire, témoigne Annick Savage. C’est sûr que c’est mieux que la rue, mais on les garroche dans un centre avec des personnes âgées, ce n’est pas leur place.» 

Sa fille de 26 ans est sous le choc après un déménagement en vitesse. La propriétaire de sa famille d'accueil située à Granby a cessé ses activités sans préavis, prétextant des difficultés financières: «Ma fille est déboussolée, anxieuse et inquiète. Elle ne sait pas où elle s’en va, c’est tout à fait normal et je la comprends. Elle a un sac avec le peu de choses qu’elle a et, pour la suite, on ne le sait pas.»

Les clients de la Résidence du Berger à Waterville sont des personnes âgées autonomes, semi-autonomes ou en perte cognitive. L’établissement a une entente avec le CIUSSS de l'Estrie pour accueillir des personnes ayant des besoins particuliers.

Mercredi, le CIUSSS indiquait que les usagers étaient relogés temporairement dans un milieu adapté à leurs besoins. Une affirmation avec laquelle Annick Savage est en total désaccord, tout comme la députée solidaire Christine Labrie: «C’est certain que non. J’espère sincèrement que ça va être le plus temporaire possible comme solution. Ça en dit long sur le manque de ressources pour accueillir des personnes qui ont des besoins particuliers. C’est d’autant plus important, je trouve, de soutenir les proches aidants et les familles.» 

Et les parents disent que de reprendre leurs enfants avec eux dans le contexte actuel serait utopique. «On a dû placer notre fille parce qu’on n’avait pas les services nécessaires pour nous soutenir, raconte Mme Savage. Je n’en avais pas avant, si je la reprends, je n’en aurai pas plus maintenant.»

Le CIUSSS de l’Estrie a décliné notre demande d’entrevue.

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