Attaques à la voiture-bélier: la Ville de Québec s’équipe de quatre barrières anti-intrusion pour sécuriser les événements et les rues piétonnes
Ce projet pilote sera testé dans le Vieux-Québec dès le 1er juin

Catherine Bouchard
Alors que les attaques au véhicule-bélier se sont multipliées partout dans le monde dans les dernières années, notamment près de chez nous, à Amqui, en 2023, la Ville de Québec déploiera dans les prochains jours quatre barrières anti-intrusion dans le Vieux-Québec.
Le dispositif, nommé Armis One, sert à prévenir l’intrusion de véhicules dans la voie publique lors de la tenue d’événements ou de rassemblements sur des sites fermés, comme lors du Festival d’été de Québec ou du Marché de Noël allemand. Il peut offrir une résistance minimale à un véhicule pesant neuf tonnes et circulant à une vitesse de 50km/h.

Ces barrières anti-intrusion seront d’abord testées en mode projet pilote sur la portion piétonne de la rue Saint-Jean dès le 1er juin. Les quatre barrières, accompagnées de neuf bacs de plantation en béton, seront installées sur la chaussée et les trottoirs au coin de la rue D’Auteuil ainsi qu’au carrefour de la côte du Palais.

Un «wake-up call»
La réflexion de la Ville sur ce type d’installation a débuté il y a près de 10 ans, après les événements de Nice, où une attaque au camion-bélier a fait 86 morts et plus de 400 blessés sur la promenade des Anglais.
«Je pense que les événements de Nice ont été le wake-up call sur l’ensemble de la planète», souligne le directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente, Marc des Rivières.

Avec ce projet pilote, la Ville a trois objectifs.
«On va évaluer l’efficacité du dispositif dans une opération de montage et de démontage quotidienne, évaluer l’accès des services d’urgence lorsque le module est en fonction et évaluer la faisabilité d’utiliser le dispositif à plus grande échelle», poursuit M. des Rivières.
La Ville de Québec est la première en Amérique du Nord à faire l’usage de ce type de dispositif fabriqué en Suisse. En Europe, près de 100 villes en font déjà l’usage.
Les barrières se lèvent et se baissent rapidement, donnant la possibilité aux camions de livraison de circuler la nuit. Cet aspect vaut également pour les véhicules d’urgence, qui doivent pouvoir circuler librement sans délai supplémentaire. Elles sont efficaces hiver comme été.
Ce dispositif coûte 25 000$ et le projet pilote représente un investissement de 95 000$.
Le directeur du Service du transport et de la mobilité intelligente a tenu à rappeler que «le risque zéro n’existe pas» et que ces dispositifs sont efficaces pour la protection de sites fermés.
«Mais si vous faites une revue de ce qui s’est produit [attaques à la voiture-bélier] dans le monde, souvent, ce n’est pas dans des lieux où les sites sont sécurisés [fermés], mais à l’extérieur», souligne-t-il, citant l’événement de 2022 à Toronto, où dix personnes qui marchaient sur un trottoir ont été tuées, alors que le conducteur d’une camionnette les a percutées.
«On ne pourra jamais protéger 1800km de trottoir», ajoute M. des Rivières, assurant que d’autres mesures de protection seront appliquées pour des événements comme des courses.
BARRIÈRE ANTI-VÉHICULE-BÉLIER ARMIS ONE
• Résistance minimale à un camion de neuf tonnes à 50km/h (750 000 joules);
• Utilisation quatre saisons;
• Installation et désinstallation rapides et sans travaux d’ingénierie. Le levage et l’abaissement des panneaux de la barrière se font à la main et ils sont barrés à l’aide d’un tuyau qui s’installe rapidement;
• Accès sans entraves pour les piétons, les cyclistes et les fauteuils roulants;
• Accès rapide des véhicules d’urgence (moins de trois minutes);
• Adaptable à la largeur et au profil de la rue;
• Aucune surveillance requise.
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