Attaque terroriste en Israël: «On est sur le qui-vive» - Une mère montréalaise tente de garder une vie normale à Jérusalem pour ses deux jeunes enfants
La Québécoise qui vit à Jérusalem ne compte pas quitter le pays pour le moment


Héloïse Archambault
Une mère québécoise de deux jeunes enfants qui demeure à Jérusalem vit « sur le qui-vive » depuis l'attaque terroriste de samedi dernier en Israël, mais ne considère toujours pas de quitter le pays.
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« On est inquiets, on est sur le qui-vive. La nuit, je ne dors pas bien», avoue Jenyfer Jerbi Maisonneuve, mère de deux fillettes de 2 ans et quatre mois. On essaie de garder la tête haute pour les enfants, un mode de vie normal. Mais, il y a quelque chose de pas normal. »
La vie de cette jeune famille a basculé samedi matin, au son d'une première sirène annonçant des tirs de roquettes à Jérusalem, où ils habitent.
Abrités chez la voisine
Puisque Mme Jerbi Maisonneuve n’a pas d’abri blindé («mamad» en hébreu) à la maison, sa famille s’est réfugiée chez sa voisine d’en face à quelques reprises dans les derniers jours. Ils y ont d'ailleurs entreposé du matériel de première nécessité, notamment pour les enfants.

Or, malgré la peur et le stress qui a envahi le pays, la Québécoise de 37 ans continue de profiter du beau temps à l’extérieur, et les enfants font des bricolages dans la ruelle.
Hier, la mère de famille s’est même rendue au marché public faire des courses.
« Je suis allée en trottinette électrique et je n’ai pas perdu de temps! avoue-t-elle en souriant. Mais, il n’y a pas beaucoup de monde dans les rues. »
D'ailleurs, la plupart des commerces et services sont fermés, dont la garderie de sa fille. Ingénieur informatique, son mari israélien travaille de la maison, et n'a pas été appelé à combattre sur le front.
Malgré cette apparence de normalité, l’entrepreneuse en marketing digital craint des attaques terrestres à Jérusalem de terroristes qui se seraient enfuis de la bande de Gaza.
« Mais on est quand même assez bien protégés », s’encourage-t-elle à propos de l'armée israélienne.
Son mari a d’ailleurs entamé des démarches pour se procurer une arme à feu, eux qui n’en avaient jamais eu.
Bien que Jérusalem soit relativement peu touchée par les alertes de roquettes, Mme Jerbi Maisonneuve avoue que chaque bruit de sirène ou de moto la fait sursauter.
«Ils ont changé le bruit des sirènes d’ambulances et de police pour pas que les gens soient en alerte tout le temps. Ils essaient de calmer la population», dit la femme.
La Montréalaise compte d’ailleurs s’inscrire sur la liste officielle des Canadiens présents sur le territoire d'Israël, mais ne compte pas quitter le pays pour le moment.
« C’est chez-moi ici »
« Pour l’instant, on a décidé qu’on restait. C’est très ambivalent comme choix. J’ai des enfants, je veux y aller (quitter). Mais c’est chez-moi ici, soupire-t-elle. Si ça dégénérait au point où nos vies étaient en danger, on considérerait de partir. »

Depuis quelques jours, Mme Maisonneuve participe à des collectes de denrées et des vêtements pour les soldats au front, et les familles réfugiées.
« Tout le monde est uni en ce moment. Tous ceux qui ne sont pas au front aident, constate-t-elle. C’est la beauté du peuple israélien, ils n’attendent pas. Ils agissent tout de suite. C’est vraiment dans l’action. »
Quant à l’avenir, elle espère que la situation se calmera dans les prochains jours.
« Toutes les images, c’est horrible. On va avoir du mal à s’en remettre », conclut-elle.
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