Voici comment réagir si un chien doté d’une «génétique de chasse» vous attaque

Laurence Morin
Le drame survenu à Saint-Léonard, où une femme a été grièvement blessée par trois chiens agressifs s’apparentant à des dogues argentins, met en évidence les risques associés à la possession de chiens dotés d’une «génétique de chasse» et d’un fort instinct de prédation.
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Selon l’intervenante en comportement canin, Nadine Caron, les dogues argentins sont des chiens puissants, au départ élevés pour la chasse.
«C’est vraiment des gros molosses. [...] Ce sont des chiens de chasse [...] qui ont été créés pour tuer leurs proies», explique-t-elle au lendemain de l’attaque, au micro de Mario Dumont à QUB radio et télé, au 99,5 FM à Montréal.
L’intervenante précise que ces chiens possèdent génétiquement un fort instinct de prédation qui peut s’intensifier en groupe.
«La première hypothèse par rapport à cette attaque-là, c’est qu’il y a un effet d’entraînement», poursuit Nadine Caron. «Quand la porte ouvre, là, ça fait un effet de “un, deux, trois, go”. Puis là, les chiens, ils ont plein d’énergie. Ce sont des athlètes, ces chiens-là.»
Ces chiens peuvent devenir incontrôlables lorsque leurs besoins ne sont pas satisfaits, particulièrement en milieu urbain où ils ne peuvent dépenser suffisamment leur énergie.
Mme Caron souligne l’importance cruciale de la socialisation et de l’exercice pour cette race. «Si on va chercher une race qui a comme particularité d’être une race de chiens de chasse, et qu’on ne travaille pas en fonction de ça dès leur jeune âge, on risque d’avoir des problèmes et l’effet d’entraînement vient quintupler l’effet.»
Comment réagir?
Pour éviter une «morsure redirigée», comme celle subie par la victime à Saint-Léonard, il est fortement déconseillé d’établir un contact direct avec les chiens.
«Les chiens sont dans un état d’alerte et partout où ils vont se faire toucher, ils risquent de se retourner et ils ne se posent pas de questions, ils vont juste se prendre en gueule», insiste Nadine Caron.
L’intervenante recommande d’utiliser un objet pour créer une distance et se protéger.
Apaiser un chien en pleine attaque reste extrêmement difficile parce qu’il se focalise sur «sa cible» et est submergé par l’adrénaline.
«C’est comme les fils qui se touchent, ils sont en mode attaque», note-t-elle. «Il faut les saisir suffisamment pour qu’ils soient capables de lâcher puis de passer à autre chose.»
Écoutez l’entrevue complète à QUB, ci-dessus.