Atelier L’Établi: des artisans à la défense du patrimoine bâti de Montréal


Félix Desjardins
Des moulures aux corniches et des escaliers aux lucarnes, l’Atelier L’Établi reproduit des objets en bois massif riches en histoire et en complexité. Visite dans leurs locaux, situés dans Le Plateau-Mont-Royal.
Chaque maison raconte une histoire et particulièrement dans une ville au passé aussi riche que celui de Montréal. Pourtant, son patrimoine architectural a longtemps été négligé. Pour y remédier, Jean-François Lachance a marié ses deux plus grandes passions: la menuiserie et l’histoire. Ainsi est né l’Atelier L’Établi, en 2002.

«La raison sociale de l’entreprise, c’est le patrimoine bâti, explique le natif de l’île d’Orléans. Quand je suis arrivé à Montréal dans les années 1990, je trouvais que la ville était délabrée. En levant les yeux vers le ciel, j’ai remarqué qu’il y avait plein de beaux ornements sur les façades des bâtiments et j’ai commencé à m’intéresser au patrimoine.»


L’équipe de l’Atelier L’Établi répond à une demande croissante sur l’île de Montréal. Des clients lui font appel pour qu’elle reproduise des objets datant surtout de l’époque victorienne. Lors de notre visite, les artisans s’affairaient à l’assemblage d’une colonne cannelée, dont la reproduction a nécessité deux semaines de recherche.


«C’est toujours en cherchant comment les choses étaient faites qu’on finit par trouver la bonne réponse, ajoute M. Lachance. C’est un peu un travail d’archéologie qu’on fait.»

«À Montréal, ça fait déjà environ 2000 maisons sur lesquelles on travaille. Des fois, c’est juste de sortir deux ou trois bouts de moulure pour quelqu’un qui est en train de faire des rénovations.»


Jean-François Lachance suit ainsi les pas d’artisan de son grand-père, dernier constructeur de bateaux en bois de l’île d’Orléans, tout en permettant aux Montréalais de préserver l’authenticité de leur propriété lorsqu’ils effectuent des travaux.

«J’ai vu des maisons qui méritaient d’être classées patrimoniales et où on a tout jeté, les portes et moulures à la poubelle, sans même se demander si quelqu’un voulait revaloriser ces matériaux-là. Tout ce qui est menuiserie intérieure, je crois que ça donne réellement une valeur à la maison.»
