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L'article provient de TVA Nouvelles

Assurance-emploi : «Un Noël sans réforme, c’est nous passer un beau sapin»

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Catherine Boucher | TVA Nouvelles

2022-12-19T23:26:43Z
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Des citoyens se sont rassemblés devant les bureaux de Services Canada sur la rue Racine à Chicoutimi lundi, pour demander au gouvernement Trudeau une réforme en profondeur du programme d'assurance-emploi.

• À lire aussi: Assurance emploi : La durée des prestations de maladie passe à 26 semaines

Depuis au moins 10 ans, l'alliance interprovinciale et ses membres demande une réforme de l'assurance-emploi.

«Une de nos craintes, c'est qu'ils nous passe une réforme mais dans le budget. Ce qui veut dire qu'il n'y aurait aucune consultation», a expliqué Sylvain Bergeron, coordonnateur de L.A.S.T.U.S.E.

Les organismes ont inscrit leurs revendications sur un arbre de Noël, apposé sur le mur de l’immeuble de Service Canada sur la rue Racine. On peut y lire toutes les modifications qu'ils souhaitent quant au régime d'assurance-emploi.

«Un seuil d'admissibilité à 350 heures ou 13 semaines pour tout le monde, un minimum de 35 semaines de prestations pour régler les questions de trou noir et 70 % du salaire brut comme taux de prestations», a énumèré M. Bergeron.

« Le 55 % qui diminue avec les années, quelqu'un ne peut pas vivre avec ce salaire-là avec l'inflation», a ajouté Pierre Morin, secrétaire général pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

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Certains n'ont droit qu'à 14 semaines de prestations, d'autres aucune.

«Il y en a qui n'ont même pas été capable de se classer à l'assurance-emploi parce qu'ils n'ont pas fait assez d'heures, c'est assez dramatique. Il y en a qui ont déjà commencé à avoir leurs prestations d'assurance-emploi et comme il fallait 700 heures, ça leur a donné seulement 14 semaines. Ça veut dire qu'en janvier, ils n'auront plus d'assurance-emploi», a constaté la directrice générale du Mouvement Action Chômage, France Simard.

Le fameux trou-noir pourrait s'étendre jusqu'à deux mois pour les travailleurs saisonniers

«Si on ne réussit pas à leur donner des conditions de travail, on n'aura tout simplement plus de travailleurs qui vont aller dans ces secteurs-là», a souligné M. Morin.

Délais de traitement

Les délais de traitement chez Services Canada se prolongent. L'attente varie en moyenne entre trois et cinq mois.

«C'est au-dessus d'un million de dossiers en attente», a déploré Mme Simard.

Marie-Josée Brisson, agente de sécurité au palais de justice de Chicoutimi, fait partie de cette statistique. Elle attend depuis presque 18 semaines que son dossier soit traité.

«J'étais supposée avoir du chômage chevauché de mon ancienne demande et il n'y a toujours rien de traité depuis. Et là je suis allée à Chicoutimi, ils ont fait ma demande et ils ont fini par me dire qu'ils ne pouvaient plus rien faire, que je devais communiquer avec le grand bureau», a-t-elle dit.

Depuis, elle multiplie les appels.

«On me dit toujours de rappeler dans trois ou quatre jours. Et là on m'a dit que ça pourrait aller jusqu'à huit mois! On me dit d'appeler des gens autour de nous pour emprunter des sous, d'appeler les banques alimentaires. Aller jusqu'à demander des prêts dans les banques! C'est n'importe quoi», a-t-elle ajouté.

«On leur donne de l'aide alimentaire d'un montant quand même modeste parce qu'on n'a pas les reins assez solides pour en donner plus et les banques alimentaires sont déjà débordées. Il y en a qui vont mourir de faim à Noël», a ajouté France Simard du Mouvement Action Chômage.

«Je trouve ça inhumain! Ce sont des heures qu'on a travaillé, qu'on a gagné et quand on est rendu à demander du chômage c'est parce qu'on en a de besoin», a conclu Mme Brisson.

Marie-Josée Brisson a fait appel au député Mario Simard. Il a envoyé trois lettres en deux semaines au bureau de Services Canada. La prestataire d’assurance-emploi attend toujours.

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