Assommé par Eric Gryba lors des séries éliminatoires de 2013, Lars Eller porte maintenant les couleurs de l’ennemi


Jonathan Bernier
KANATA | Lars Eller pourrait très bien être de la formation des Sénateurs, samedi soir, au Centre Bell. Si tel est le cas, il s’agirait d’un premier match préparatoire pour le Danois, opéré pour une hernie sportive au cours de l’été.
Ce n’est pas la première fois que l’attaquant de 36 ans affrontera son ancienne équipe. Après avoir porté les couleurs du Canadien, Eller a évolué pour les Capitals, l’Avalanche et les Penguins.
Toutefois, ce qui sera étrange, c’est de le voir porter l’uniforme de l’équipe contre qui, il y a 12 ans, il a subi la pire blessure de sa carrière: une commotion cérébrale, un nez fracturé et quelques dents cassées, gracieuseté d’une sévère mise en échec d’Eric Gryba. Il avait quitté le Centre Bell sur une civière.

«C’est bizarre, a reconnu Eller, en entrevue avec Le Journal de Montréal, après l’entraînement des Sénateurs. On a tellement vécu d’affrontements contre les Sénateurs dans le temps.»
«Le pire, c’est qu’au moment de signer avec les Sénateurs [un contrat d’un an, le 1er juillet], je n’y ai même pas pensé, a-t-il poursuivi. Ça m’a frappé peu de temps après, quand des gens ont commencé à me parler de ces séries entre les deux équipes, de la rivalité de l’époque.»
Le temps a passé
L’événement mentionné plus haut avait mis le feu aux poudres de la série de premier tour entre le Canadien et les Sénateurs, au printemps de 2013. Les déclarations de Paul MacLean, qui avait mis la faute sur le compte de Raphael Diaz en le désignant simplement par son numéro 61, avaient tellement soulevé l’ire de Brandon Prust que ce dernier l’avait qualifié de «gros morse aux yeux globuleux».
La confrontation n’avait duré que cinq matchs, à la faveur des Sénateurs, mais fut probablement la plus divertissante des 15 dernières années. Au cours de la troisième rencontre, Francis Bouillon, Travis Moen, Jared Tinordi, Colby Armstrong et Ryan White avaient jeté les gants devant cinq joueurs des Sénateurs.
Tous avaient perdu leur combat, ce qui avait incité Marc Bergevin et Trevor Timmins, lors du repêchage suivant, à sélectionner dès le premier tour... Michael McCarron.
Les deux formations avaient croisé le fer de nouveau, deux ans plus tard. Une série beaucoup plus tranquille, dont les Montréalais étaient sortis victorieux en six matchs.
«Le temps a passé. Il ne reste plus aucun joueur de cette époque, sauf Brendan Gallagher, a souligné Eller. C’est peut-être ce qui rend ce changement moins pire. Les seules choses qui demeurent les mêmes sont les amphithéâtres et les chandails.»
Près d’un retour
Celui qui a disputé 1116 matchs dans la LNH souhaite maintenant pouvoir écrire un autre chapitre de cette carrière sans ressentir de douleurs. Vendredi, il participait à son premier entraînement complet avec ses nouveaux coéquipiers.
«Je ressens encore un peu d’inconfort, mais rien d’anormal à l’étape où je suis rendu dans ma réadaptation, a-t-il expliqué. Je n’ai plus de douleur en patinant comme j’en ai ressenti pratiquement toute la dernière saison.»
Une campagne au cours de laquelle il a tout de même disputé 80 matchs avec les Penguins (17) et les Capitals (63).
«J’en suis au point où je dois retrouver ma forme de match. Plus j’attends, plus ce sera difficile», a-t-il ajouté, précisant qu’il envisage d’être prêt pour l’ouverture de la saison des Sénateurs, le 9 octobre.
Voilà pourquoi il se croise les doigts pour être en uniforme face au Canadien.