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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

France: la justice antiterroriste se saisit de l'enquête sur le meurtre d'un Tunisien

AFP
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2025-06-02T23:00:20Z
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La justice antiterroriste française s'est saisie lundi de l'enquête sur le meurtre samedi dans le sud-est du pays d'un homme de nationalité tunisienne. Selon une source proche du dossier, le suspect, qui avait diffusé deux vidéos au contenu raciste, avait comme volonté de «troubler l'ordre public par la terreur».

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Le Tunisien, tué dans le département du Var, est né en 1979, a indiqué lundi cette source proche du dossier à l'AFP. Son corps était criblé de cinq impacts de balles, d'après une autre source proche.

Un Turc a aussi été blessé au moment des faits.

Le suspect est l'un des voisins du Tunisien, «actuellement en garde à vue», dans une enquête désormais «confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Sous-direction antiterroriste (SDAT)», a indiqué lundi le Parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information de l'hebdomadaire Paris Match.

Les investigations sont précisément menées pour assassinat et tentative d'assassinat, en relation avec une entreprise terroriste, «commis en raison de la race, de l’ethnie, la nation ou la religion». Elles sont aussi lancées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

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Vidéos racistes

Le suspect, né en 1971 selon l'une des sources proches du dossier, a été interpellé dans la foulée à bord de son véhicule, où ont été retrouvées des armes «de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing», selon le procureur de Draguignan.

«De nationalité française» et adepte du tir sportif, le mis en cause avait «diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux», selon ce magistrat, dont le parquet s'est dessaisi au profit du Pnat.

Cette saisine du parquet antiterroriste s'explique, car «la portée que le mis en cause a lui-même entendu donner à son acte va au-delà de l'action individuelle commise, avec une volonté de troubler l'ordre public par la terreur», a souligné lundi une source proche du dossier à l'AFP.

Selon le journal Le Parisien, le suspect a notamment assuré «prêter allégeance au drapeau français» et appelé les Français à «tirer» sur les personnes d'origine étrangère dans l'une de ses vidéos publiées sur Facebook.

Lundi, le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé un crime «raciste» et «prémédité».

«Le racisme en France et ailleurs, c'est un poison et on le voit bien, c'est un poison qui tue», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le premier ministre français François Bayrou à Matignon, ajoutant s'être entretenu au téléphone avec l'ambassadeur de Tunisie en France.

Protection de la communauté tunisienne

Le ministre français de l'Intérieur s'est également entretenu lundi soir par téléphone avec son homologue tunisien Khaled Nouri, qui a condamné l'assassinat et lui a demandé de protéger ses compatriotes.

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M. Nouri a expliqué que le crime a «suscité un profond mécontentement et une profonde tristesse dans l'opinion publique» de son pays, et a souligné «la nécessité d'assurer la protection de la communauté tunisienne sur le territoire français», selon un communiqué officiel.

Le ministre tunisien a aussi demandé à son homologue français d'«adopter une approche proactive pour éviter de tels crimes et garantir qu'ils ne se reproduisent pas».

La présidente de l'Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet a qualifié le meurtre d'«odieux et révoltant» sur X lundi, fustigeant les «immondes vidéos xénophobes» de son auteur. «Plus que jamais, mobilisons-nous pour la République et contre les poisons du racisme, de la haine et de la division qui cherchent à la rendre malade», a-t-elle lancé.

L'association SOS Racisme avait aussi dénoncé dimanche dans un communiqué un «double crime», «résultat d'un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre légitime l'expression du racisme en mots et en actes».

L'alerte avait été donnée par la compagne du suspect. Les militaires de la gendarmerie nationale avaient alors fait appel à l'antenne locale du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale française (GIGN) pour interpeller le suspect qui avait pris la fuite en voiture.

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