Aspirantes-infirmières en salle d’accouchement: Dubé promet un environnement sécuritaire aux femmes enceintes

Geneviève Lajoie | Bureau parlementaire
Le ministre Christian Dubé promet un environnement sécuritaire aux femmes enceintes, même s’il autorise désormais les candidates à la profession d’infirmière (CEPI) de travailler en salle d’accouchement dans le cadre d’un projet-pilote.
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«C’est très clair qu’on ne fera aucun compromis sur la sécurité, ça, il faut que les gens comprennent ça!», a lancé mercredi le ministre de la Santé, dans un bref entretien avec notre Bureau parlementaire.
En raison de la pénurie de main d’œuvre, le gouvernement Legault a donné le feu vert à un projet expérimental censé duré un an permettant aux CEPI d’œuvrer auprès des femmes qui accouchent et leur nouveau-né à Sainte-Justine et à l’Hôpital général juif.
Cette pratique avait pourtant été interdite en 2016, à la suite d’un drame. Un «évènement» investigué par le coroner ayant provoqué le décès d’une femme qui enfantait avait incité l’OIIQ à interdire les activités professionnelles des CEPI en salle d’accouchement.
Rappelons que les CEPI sont des infirmières en soins infirmiers ayant obtenu leur diplôme universitaire, mais qui n’ont pas encore réussi l’examen professionnel de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) ni obtenu leur permis d’exercice.
Supervision «non négociable»
Le ministre Dubé assure que le jumelage des aspirantes-infirmières avec une professionnelle d’expérience est «non négociable». «La sécurité, c’est primordial et il faut qu’il y ait toujours une infirmière d’expérience qui soit là», a-t-il insisté.
Il juge néanmoins que cette permission donnée aux CEPI permettra d’intéresser des jeunes professionnelles aux unités d’obstétriques, aux prises avec un manque criant de main d’œuvre infirmière.
«Quand les jeunes infirmières assistent à l’accouchement, ça donne le goût de vouloir revenir et de vivre cette expérience-là, qui est quand même une expérience très intéressante», a plaidé Christian Dubé.
Le ministre ne cache pas son souhait d’étendre cette pratique, circonscrite actuellement dans le cadre d’un projet-pilote, à tout le réseau de la santé. «Mais je veux avoir des résultats avant», ajoute-t-il, du tac au tac.
Pas «optimal», selon QS
Péquistes et libéraux souhaitent donner la chance au coureur. «On ne peut pas blâmer le gouvernement d'explorer certaines pistes, puis j'ose espérer que ça va se faire avec rigueur, évidemment, dans les règles de l'art», a notamment fait valoir le député du Parti québécois, Joël Arseneau.
Pour Québec solidaire, combler le manque de main-d'œuvre en obstétrique avec de jeunes infirmières est loin d’être «optimal». Le député Vincent Marissal appelle à la prudence.
«Rappelons que cette idée a été jugée trop risquée par le passé. On s'attend donc à ce que ce projet-pilote ait un encadrement très strict et qu'il y ait suffisamment de formatrices sur le terrain», souligne-t-il.
Le solidaire réclame une nouvelle politique de périnatalité avec une pratique élargie des sages-femmes.