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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Double meurtre à Notre-Dame-des-Prairies: arrêté pour harcèlement deux jours avant de tuer ses enfants

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Audrey Robitaille et Laurent Lavoie

2023-08-27T17:40:56Z
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Le père de famille qui a tué ses deux enfants samedi après-midi dans Lanaudière aurait été arrêté pour harcèlement envers son ex-conjointe avant d’être libéré, deux jours avant le drame, selon un ami du suspect.

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«Il allait déjà mal à cause de la séparation, mais je pense que c’est vraiment son arrestation qui a fait flipper la switch. Être arrêté devant ses enfants, ça a été un gros choc. Il s’est senti humilié», confie Patrick Boucher, un ami de longue date de Ianik Lamontagne.

C’est en ouvrant son téléviseur dimanche matin qu’il a appris la terrible nouvelle. La veille, son ami avait assassiné ses deux enfants Antoine et Tristan, des jumeaux âgés de trois ans et demi, avant de s'enlever la vie dans sa résidence de Notre-Dame-des-Prairies.

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D’abord, Patrick Boucher n’a pas voulu y croire. Mais en repensant aux jours précédents le drame, il se demande s’il n’y avait pas de signes avant-coureurs.

«On était censés se voir pendant le week-end avec nos enfants. Je savais qu’il n’allait pas bien depuis son arrestation et je voulais être là pour lui », raconte-t-il, encore bouleversé.

Selon nos informations, Ianik Lamontagne ne devait pas avoir la garde de ses enfants pendant la fin de semaine. Il en a toutefois fait la demande à son ex-conjointe, qui a accepté.

«Vendredi, je l’ai appelé pour qu’on se voie. Mais il m’a répondu qu’il ne pouvait pas ce week-end finalement», indique M. Boucher.

Au lendemain du drame, la rue Patrick, pourtant bondée de policiers samedi soir, était déserte. Des traces de sang étaient toujours bien présentes sur le terrain de la résidence, a-t-on constaté. 

Des citoyens sont venus se recueillir devant la résidence. Certains ont mentionné qu'ils voulaient se rendre sur place afin de prier pour les disparus.  

Photo tirée du compte Facebook de Ian Lamontagne
Photo tirée du compte Facebook de Ian Lamontagne

Une horrible tragédie

Selon nos informations, l’ex-conjointe du suspect aurait appelé la police après avoir découvert des micros dans sa résidence et un GPS dans sa voiture. Ianik Lamontagne, qui travaillait pour une firme de cybersécurité qu’il a lui-même fondée, aurait finalement été arrêté chez elle mercredi dernier. Il aurait toutefois été relâché aussitôt.

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Sur sa page LinkedIn, le père de famille se décrit lui-même comme un «passionné de l’informatique depuis toujours».

Comme l'a rapporté Le Journal, Ianik Lamontagne aurait souffert d’une dépression sévère. Selon Patrick Boucher, son ami avait tout de même des projets pour le futur, celui qui aurait récemment changé son prénom pour «Ian» prenait des médicaments et souhaitait rénover sa maison avant d'installer une piscine pour ses enfants.

«Je lui parlais presque tous les jours. Jamais je ne me serais douté qu’il aurait pu faire ça. Ce n’était pas un gars violent ni impulsif. D’après moi, il aurait dû y avoir un suivi après son arrestation. S’assurer qu’il allait bien», ajoute M. Boucher.

La Sûreté du Québec (SQ) n’a toutefois pas voulu confirmer l’arrestation qui serait survenue avant le drame.

Pas d’enquête au BEI

De son côté, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a confirmé au Journal avoir été contacté par la SQ dans cette affaire. 

L’organisation est généralement appelée à intervenir lorsqu’une personne est blessée ou perd la vie en marge d’une intervention policière.

«Le BEI possède toute l’information pertinente pour l’analyse. Le BEI estime que les conditions et les critères de la loi ne sont pas réunis», a-t-on indiqué par courriel.

Selon nos recherches, aucune accusation n’a été enregistrée à l’endroit de Ianik Lamontagne dans les derniers jours. Le quadragénaire n’avait pas d’antécédents criminels.

L’ex-enquêteur à la SQ Paul Laurier fait valoir que les policiers nagent à travers certaines zones grises lors de cas de harcèlement.

«Ils vont prendre en considération la déclaration de la victime et des gens qui sont autour», mentionne-t-il.

«Si la personne [a des ecchymoses], il y a du harcèlement, mais elle est aussi battue. [...] Il y a des contusions, des coupures, les enfants sont battus. Tu vas procéder différemment, parce que tu as un doute qu’il y a quelque chose d’encore plus grave», ajoute le fondateur de Vigiteck, spécialisée dans les cyberenquêtes.

Les agents prennent en compte si des interventions ont également eu lieu dans le passé.

Selon les différents articles du Code criminel, «la détention, c’est l’exception, ce n’est pas la règle», résume Paul Laurier.

- Avec la collaboration de Maxime Deland

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