Arrêté avec un véritable arsenal de guerre, il travaille toujours pour le gouvernement du Québec


Nicolas Saillant
Le fonctionnaire du ministère de l’Éducation arrêté en février 2021 avec un véritable arsenal dans le but de faire un coup d’éclat contre les mesures sanitaires travaille toujours pour le gouvernement du Québec et doit même se rendre à son bureau du complexe G plusieurs fois par semaine depuis le retour du travail en présentiel.
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L’arrestation de Karl Maheux, un résident de L’Ancienne-Lorette, le 5 février 2021 avait causé tout un émoi dans le quartier alors que la GRC avait même érigé un grand périmètre de sécurité autour de la résidence.

Et pour cause, l’Équipe intégrée de sécurité nationale (EISN) qui menait l’enquête avait découvert une dizaine de bombes artisanales dans la résidence de l’informaticien.
La GRC avait d’abord été alertée lorsque Maheux avait fait l’importation d’un silencieux livré à son domicile, un dispositif prohibé. Munie d’un mandat de perquisition, la GRC avait fait irruption chez l’accusé de 48 ans.
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Matériel explosif et armes à feu
En plus du matériel explosif qui aurait servi à la confection d’une douzaine de bombes artisanales et du silencieux importé, cinq autres silencieux, sept armes à feu de gros calibre, cinq chargeurs grandes capacités et un revolver de calibre .32 avaient été retrouvés.



Maheux a aussi été accusé de possession de poivre de Cayenne et de deux couteaux à ouverture automatique.
Malgré les accusations sérieuses auxquelles fait face Karl Maheux, ce dernier avait été libéré sous condition quelques jours après son arrestation créant une certaine inquiétude chez ses voisins.
Un de ses employeurs, Avjet, qui œuvre à l’aéroport de Québec l’avait rapidement congédié. Mais le ministère de l’Éducation, où l’accusé travaille comme informaticien, avait été moins expéditif en le relevant temporairement de ses fonctions.
Or, celui qui travaillait au Service des systèmes serveur de la Direction des systèmes d’information est toujours à l’emploi de ce ministère.
Selon nos sources, Karl Maheux a rapidement repris ses prestations de service comme analyste informatique après sa remise en liberté.
«Climat d’anxiété»
À ce moment, certains collègues de travail de l’accusé se sont aperçus, sans être informés par leur employeur, que Karl Maheux avait repris du service et s’en sont alarmés.
Selon nos informations, la direction aurait alors répondu aux employés que l’informaticien n’avait pas accès aux locaux de l’édifice Marie-Guyart, notamment en raison du télétravail.
Mais voilà que depuis le retour en présentiel en avril dernier, il a été vu à plusieurs reprises à son bureau. Les employés, stupéfaits, auraient demandé des explications au gestionnaire.
Les motifs de l’arrestation de Karl Maheux créent un «climat d’anxiété» chez ses collègues, affirment ceux-ci en plus de déplorer le manque d’information.
En raison de son poste, l’accusé a toujours accès à des informations personnelles d’élèves de même que du personnel des Centres de services scolaires selon les spécifications du poste qu’il occupe.
Réaction prudente
Le syndicat du SPGQ qui représente M. Maheux au complexe G a réagi avec beaucoup d’hésitation lorsque contacté par Le Journal.
«Jusqu’à preuve du contraire, il est innocent», a répondu Gaston Lehoux.
Le ministère de l’Éducation n’a jamais donné suite à nos questions à ce sujet.
►Le prochain passage en cour de Karl Maheux est prévu le 7 juillet où les parties ont annoncé qu’il devrait disposer de ses dossiers, c’est-à-dire, plaider coupable. Pour le moment, les accusations n’ont donc pas été démontrées devant un juge.
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