Arrêt des travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en raison... de moisissures
Tous les travaux à à l’intérieur du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine ont été interrompus après la découverte de «traces de moisissures»

Olivier Faucher
La possible découverte de moisissures dans le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine pourrait avoir un impact sur l’échéancier du chantier majeur, qui a été en grande partie suspendu mardi pour une durée indéterminée.
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Des travailleurs œuvrant sur le projet de réfection majeur ont refusé mardi matin d’exécuter leur travail alléguant qu’ils étaient exposés à des moisissures, a fait savoir Marie-Claude Normandin, responsable des communications à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). «Une intervention de la CNESST est en cours à ce sujet», a-t-elle précisé mercredi.
Cette découverte aurait été faite dans le corridor de services, soit le tube étroit situé au centre du tunnel voué entre autres à l’évacuation et à la ventilation du tunnel.
Le ministère des Transports et de la Mobilité du Québec (MTQ), avait d’abord affirmé que seuls les travaux dans ce corridor avaient été suspendus. Or, c’est pour tout le tunnel que cet ordre a été donné, a rectifié le porte-parole Gilles Payer mercredi après-midi.
«Une centaine de travailleurs qui devaient normalement être à l’ouvrage à l’intérieur du tunnel ont été «réaffectés à d’autres tâches», a précisé M. Payer. «Tout ce qui est travaux extérieurs continue», a-t-il ajouté.
«Il est trop tôt pour s’avancer sur de possibles répercussions de cet arrêt des travaux sur l’échéancier du tunnel», a affirmé M. Payer. La fin de la réfection majeure est prévue pour 2025.
Cette annonce n’entraîne pas d’entrave supplémentaire pour les usagers de la route qui souhaitent traverser le tunnel, dans lequel trois voies sur six sont ouvertes à la circulation depuis le 31 octobre 2022.
Des travailleurs auraient été malades
Selon le syndicat CSN-Construction, des employés ont constaté pour la première fois la présence de moisissures il y a déjà «quelques semaines», a affirmé le vice-président Félix Ferland.
«Ils ont mandaté une firme externe qui est venue faire des études. Une interprétation des résultats a été demandée de la part du maître d’œuvre pour savoir à quoi s’en tenir. Ce que je déplore, c’est qu’ils n’ont pas arrêté les travaux en attendant les résultats. Ils ont continué avec la même cadence de travail.»
M. Ferland soutient également que «plusieurs travailleurs ont été malades en même temps», même si un médecin «n’a pas pu confirmer hors de tout doute que c’était lié à des moisissures».
«Ça aura pris un travailleur qui met de l’avant son droit de refus pour que la commission intervienne et fasse cesser les travaux», dénonce-t-il.
«On cherche la moisissure»
De son côté, le MTQ effectue actuellement des analyses pour confirmer la présence de ces moisissures.
«On cherche la moisissure, explique M. Payer, en entrevue avec le Journal. On parle d’un kilomètre de long d’analyse parce que le tube a toute la longueur du tunnel. On analyse ce qu’on trouve qui pourrait en être, et ensuite on va établir la manière de poursuivre les travaux de façon sécuritaire.»
L’ampleur de ces tests donne à penser selon M. Ferland que les travaux ne reprendront pas avant «minimalement une semaine».
«Renouveau La Fontaine (RLF), qui est maître d’œuvre du chantier – et donc responsable de la santé et de la sécurité du chantier –, collabore avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) afin de déterminer les mesures à mettre en place pour reprendre les travaux de façon sécuritaire, et ce, dans les meilleurs délais», a précisé M. Payer dans un courriel.
-Avec Clara Loiseau
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