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L'article provient de TVA Nouvelles

Encore des problèmes pour une remontée mécanique du Mont-Sainte-Anne

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Louis Deschênes | Le Journal de Québec

2023-01-14T18:59:41Z
2023-01-15T03:50:40Z
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Des usagers du Mont-Sainte-Anne (MSA) sont restés coincés pendant environ une heure dans les télésièges avec bulles alors que les employés ont dû évacuer les clients et changer une pièce d'une remontée mécanique. 

L'Express du Sud qui est la seule remontée qui permet de connecter avec une autre chaise pour atteindre le sommet ou se rendre sur le versant nord, a été mis à l’arrêt pendant entre 13 h 10 et 14 h 10 approximativement. 

Selon des skieurs qui étaient sur place, une fois l’évacuation des chaises terminée, l’équipe d’entretien du MSA a remplacé une pièce et après avoir fait des tests avec les bulles vides, la remontée a été remis en opération.

Plusieurs employés ont été nécessaires pour évacuer les lieux et fournir des explications aux gens sur place. 

«Les patrouilleurs se sont montrés très transparents et rassurants», a indiqué au Journal une dame qui est restée immobilisée dans une bulle.

Les ennuis mécaniques sont survenus à un bien mauvais moment puisque la station de ski était très achalandée après les nombreux centimètres de neige qui sont tombés depuis deux jours. 

Le fil des événements

Le 10 décembre dernier, une télécabine se décrochera et s’écrasera au sol avant le début de la journée. Un bris qui aurait pu avoir des conséquences graves puisque des centaines de personnes, dont plusieurs enfants, attendaient pour prendre le remonte-pente.

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«Est-ce qu’ils attendent que quelqu’un perde la vie ?», avait déclaré au Journal Steve Lacroix, un père de famille qui fait de la planche à neige chaque fin de semaine avec ses deux fils de 8 et 14 ans.

Le groupe de gestion Resorts of the Canadian Rockies (RCR), gestionnaire du MSA viendra expliquer plus tard qu’une erreur de procédure est en cause dans la chute de la gondole.

L’accident provoquera une avalanche de commentaires et de sorties publiques. 

«Ce n’est plus qu’une question de manque d’investissement, c’est rendu un problème de sécurité publique et de réputation pour la région et le Québec», va déplorer Mario Bédard, coprésident de la coalition Avenir Mont-Sainte-Anne au lendemain des événements.

L’homme d’affaires demandera au gouvernement de déclencher une enquête sur la sécurité au Mont-Sainte-Anne. De plus, il souhaite un changement d’opérateur, une avenue que le gouvernement du Québec refusera d’emprunter. 

Le premier ministre François Legault qui trouve « effrayant » qu’une télécabine se soit décrochée de la remontée principale sera interpellé sur l’avenir du Mont-Sainte-Anne. 

On apprendra qu’une proposition d’investissement de RCR reçue il y a quelque mois est étudiée par le Ministère. 

50 M $ du gouvernement

Cette proposition est de l’ordre de 100 M$, dont la moitié, soit 50 M$, serait financée par le gouvernement du Québec.

M. Legault fera savoir qu’il est loin d’être chaud à l’idée d’allonger 50 millions $. «On n’est pas là du tout», avait assuré le premier ministre.

Le 17 décembre, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) ordonnera l’arrêt de fonctionnement des remontées mécaniques aériennes de la station.

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«Notre priorité demeure la sécurité du public», avait précisé Stéphane Petit, vice-président aux relations avec la clientèle et aux opérations de la Régie du bâtiment du Québec. 

Le lendemain, la station de ski mettra sur pied un plan de remboursement qui sera soumis à sa clientèle. 

 Le 8 janvier, le Mont-Sainte-Anne rouvrira finalement ses portes. Il s’agit tout de même d’une réouverture partielle puisque seulement quatre des cinq télécabines obtiendront le feu vert de la Régie du bâtiment du Québec.

La semaine dernière dans un sondage Léger, pas moins de 81% des résidents de la grande région de Québec se disaient favorables à ce que le gouvernement du Québec intervienne pour forcer un changement de gestionnaire au Mont-Sainte-Anne.

- Avec la collaboration de Jean-François Racine, Marc-André Gagnon et Jérémy Bernier

CE QU’ILS ONT DIT

«Écoutez, moi, je trouve ça effrayant, ce qui est arrivé» - François Legault, premier ministre

«J’ai reçu, il y a maintenant six [ou] sept mois, une demande [de RCR] pour qu’on mette 50 millions $ du projet de 100 millions $. On réfléchit à ça, [...] Je n’ai pas dit oui à RCR, je n’ai pas dit oui à personne» - Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie

«Quand je lis les demandes qui ont été faites par le gouvernement du Québec en matière de sécurité, il me semble que c’est des choses qu’on aurait dû prévoir longtemps d’avance» - Bruno Marchand, maire de Québec

«Ce n’est plus qu’une question de manque d’investissement, c’est rendu un problème de sécurité publique et de réputation pour la région et le Québec» - Mario Bédard, coprésident de la coalition Avenir Mont-Sainte-Anne.

«Ça n’a pas de bon sens qu’elle soit dans un état de décrépitude comme ça. Et, elle est dangereuse pour le monde, elle est dangereuse pour les skieurs [...] On est sur le bord de la négligence criminelle, c’est poursuivable ce cas-là» - Agnès Maltais, ancienne députée du Parti Québécois.

- Avec la collaboration de Jean-François Racine

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